La pastèque qui a maintenant disparu de notre paysage et le melon, de plus en plus rare, laissent place aux dattes dont c’est la saison. Ce fruit venu du Sud du pays envahit les moindres recoins de la ville d’Aïn El Hammam, où il arrive par camions entiers à la grande joie des amateurs de friandises. Sur la grande rue, ou sur l’aire du marché mitoyen, on ne peut parcourir vingt mètres sans trouver un marchand de dattes ; Soit sur les étals de marchands ambulants habituels ou directement à partir de véhicules transformés en «magasins de circonstance», les ventes ne cessent pas. Les clients s’agglutinent autour de la marchandise ainsi étalée et goûtent le fruit avant de se décider. Les prix et les qualités attirent plus d’un. S’adressant aux indécis, le vendeur dira qu’«il y en a pour toutes les bourses. Ce sont des dattes de qualité». Ses appels attirent encore plus les consommateurs. A plus de 600 dinars le kilo, il y a un peu plus d’un mois, le prix de ce fruit a rapidement chuté au dessous de la barre des 200 dinars. Les «importateurs» directs, par camions remplis à ras bord, proposent des produits allant de cent quatre vingt dinars (180 DA) pour le bas de gamme, à cinq cent cinquante dinars (550 DA) le kilo le fruit de premier choix. Ce sont les qualités intermédiaires, entre deux cent cinquante dinars et quatre cents dinars, qui semblent attirer les consommateurs qui ne s’approvisionnent plus par petites quantités. Certains pères de familles en demandent plusieurs kilos à la fois. Les petites bourses n’adoptent pas le même comportement et ne s’en cachent pas. «Nous allons y goûter par gourmandise, mais pas tous les jours. Avec toutes ces quantités mises sur le marché, on espère que les prix chuteront dans les prochains jours», dira-t-on. Ce qui n’est pas acquis, car ce sont les mêmes marchands qui reviennent depuis plusieurs semaines mais les prix sont les mêmes. «Il y a les autres fruits à des coûts peu élevés», ajoutera un père de famille. En effet, les poires et les pommes ne dépassant pas les cent-cinquante dinars sont plus attrayantes. «De toute façon, au niveau de la localité d’Aïn El Hammam, les prix sont toujours au dessus de ceux pratiqués ailleurs», disent les habitants qui trouvent que les dattes devraient être vendues moins cher, accusant les marchands qui «affichent tous les mêmes prix de se liguer contre la clientèle locale, qui ne sait à quel saint se vouer.»
A. O. T.