Les premiers essaims de grives et d’étourneaux se sont manifestés depuis la deuxième semaine du mois d’octobre, pour écumer les champs en quête des nouvelles récoltes de glands et d’olives. L’apparition en nombre de ces oiseaux migrateurs est une aubaine pour des dizaines de chasseurs occasionnels qui opèrent une chasse d’un nouveau genre. Les méthodes auxquelles recourent ces chasseurs font des dégâts sur la faune, sans que cela ne suscite une quelconque réaction, ni même des organismes chargés de veiller à la pérennité des espaces et leur protection. Ainsi, et dans toute la vallée du Sahel, c’est le branle-bas de combat chez ces chasseurs occasionnels qui s’apprêtent à commettre un nouveau carnage parmi toutes les espèces d’oiseaux, en utilisant des filets semblables à ceux de la pêche. Un procédé qui fait des ravages sur tout ce qui vole. C’est une nouvelle technique de chasse qui remplace les anciennes à base de pièges et collets. Il est question d’étendre à l’aide de pieux verticaux des filets de quelque 15 mètres de long sur 5 mètres de large, en choisissant les couloirs de passage des oiseaux qui s’encastrent dans les doubles mailles fines de ces filets sans aucune possibilité de s’en dégager. Ces braconniers, dont le nombre augmente d’année en année depuis quelques temps, se contentent de prendre les grives et étourneaux qu’ils vendent à raison de 100 DA la pièce, en retirant des dizaines d’autres espèces d’oiseaux qui n’ont pas de valeur marchande, pour les jeter en tas à proximité des filets. Sur les hauteurs d’Aghbalou et dans la région d’Aïn Zebda, le décor est planté en cette période de l’année durant laquelle des dizaines de jeunes écument les forêts de cette région, pour s’adonner au braconnage. C’est un massacre qui se répète chaque fin de journée et qui se généralise à travers toute la région, sans qu’aucune autorité, et encore moins les associations à caractère écologique ne fassent le moindre geste pour y mettre fin. Personne ne se semble se soucier, en effet, du désastre de ces filets de chasse qui prennent les contours d’un véritable fléau destructeur de la nature. L’unique espoir de réduire de leur impact est l’implication des amoureux de la nature dans la chasse aux … filets de chasse. Soulignons que les braconniers laissent les filets étendus H24, puisqu’ils résistent plusieurs mois, même en période d’intempéries.
Oulaid Soualah
