En dépit de la généralisation des engins mécaniques, véhicules et autres machines, l’on continue toujours à recourir aux bêtes de somme dans les localités montagneuses à travers la daïra de M’Chedallah.
Certes, l’agriculture s’est de plus en plus mécanisée, particulièrement dans les plaines, ce qui a beaucoup aidé les agriculteurs, mais dans la campagne, beaucoup d’oliveraies ne sont pas encore accessibles par les engins motorisés. Le programme de l’ouverture de pistes agricoles dans les communes de montagne, à l’image d’Aghbalou, Saharidj ou encore Ahnif, a été stoppé net en 2014 en raison des difficultés financières que traverse le pays. Dans la daïra de M’Chedallah par exemple, le programme de l’ouverture de dizaines de km de pistes agricoles et forestières a été gelé et les commune sont toujours dans l’attente du dégel. Pis encore, les nombreuses pistes agricoles existantes sont pour, la plupart, impraticables et rarement entretenues. Le déchaînement des éléments climatiques a fini par dégrader tous ces accès d’une grande utilité dans le transport des récoltes. À quelques jours du lancement de la campagne oléicole, aucune opération de réhabilitation des pistes n’a été lancée, en dépit des appels incessants des agriculteurs. Des problèmes qui font que les fellahs recourent toujours aux bêtes de somme, sans lesquelles il est impossible de transporter de grandes quantités d’olives et les acheminer vers les huileries. Donc, les animaux de bât ont toujours leur place dans les campagnes. Ces dernières années, le baudet a signé son retour comme pour dire que l’on ne s’en débarrasse pas aussi facilement après tant de siècles de loyaux services. Cet animal commence à reconquérir la campagne, où son utilité est grande. Et comme on est à la veille du lancement de la campagne oléicole, l’âne est sollicité afin de transporter victuailles et récoltes et même des personnes. Et c’est pour accéder aux terrains escarpés et difficiles qu’il est le plus sollicité, là où les véhicules et autres engins ne peuvent circuler. Là l’âne « fait » un pied de nez aux tracteurs et autres camionnettes qui ne peuvent rien faire devant les ravins et autres montées vertigineuses. C’est aussi durant cette période que les rares maréchaux-ferrants encore en activité sont sollicités afin de clouer les fers à cheval sous les sabots des bêtes pour une meilleure mobilité. Dans les communes de haute montagne, comme Saharidj et Aghabalou, et à un degré moindre celles de basse altitude, comme M’Chedallah, Chorfa et Ath Mansour, le baudet n’est utilisé que pendant la période de l’olivaison. Passée cette campagne, l’âne devient de moins en moins sollicité, si ce n’est pour transporter de l’eau et quelques récoltes. Les prix de sa vente ont augmenté sensiblement, boostés par une demande en nette hausse. Sur les marchés à bestiaux de la daïra et de toute la région, il coûte au minimum 12 000 DA.
Y. S.

