Une commune sans buralistes

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Aussi surprenant que cela puisse paraître, dans la commune d’Aït-Smaïl il n’existe aucun buraliste. Pour être au courant de l’actualité quotidienne sans recourir à Internet, le citoyen de cette municipalité isolée doit parcourir tôt la matinée plus de six km vers Bordj Mira, chef-lieu de la commune voisine de Taskriout. Bien que la chance de pouvoir trouver son canard préféré soit minime, l’habitué de la lecture n’a pas d’autre alternative. À rappeler qu’il y a plus de 2 ans, l’unique buraliste qui existait encore avait tant essayé de satisfaire une poignée de lecteurs qu’il connaissait personnellement, et qui s’étaient comme abonnés à lui avec un contrat moral. Ces derniers mois, en revanche, ces espaces de vente de journaux sont carrément inexistants, même au niveau du chef-lieu communal. Certains évoquent comme motif le manque d’entente entre les distributeurs et les buralistes : «J’avais toute une liste de journaux que mes clients demandaient le plus souvent», dira un ancien buraliste, qui a fini par abandonner cette activité. Questionné sur la raison de l’indisponibilité de journaux qui traitent aussi l’information en tamazight, notre interlocuteur rétorque: «Les journaux qu’on m’a toujours suggérés sont arabophones et francophones, notamment sportifs». Pour les jeunes d’Aït-Smaïl, s’informer sur leurs équipes fétiches, par exemple, est un vrai casse-tête. «C’est vraiment dommage que dans une commune comme la nôtre, on ne possède pas le moindre espace de vente de journaux. Même si l’information est accessible grâce à Internet, rien ne peut remplacer le papier. Descendre jusqu’à Bordj Mira avec 25 DA pour se procurer un journal avec la même somme ou plus, ce n’est pas ce qu’on appelle une bonne affaire, économiquement parlant», se désole un jeune de la localité de Tizwal.

M. K.

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