«La dévalorisation du politique fait reculer la démocratie»

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Le FFS a réitéré, hier, depuis Tizi-Rached, son attachement «au consensus national qui se fera à travers l’élection d’une assemblée constituante». Cette dernière constitue une priorité pour le parti de feu Hocine Aït Ahmed.

S’exprimant lors d’une rencontre avec les militants du parti, ouverte, par ailleurs, au large public à Tizi-Rached, le premier secrétaire, Hadj Djilani, a mis en exergue la complexité de la conjoncture que vit le pays actuellement : «Nous nous retrouvons aujourd’hui alors que le pays fait face à l’un des moments les plus décisifs de son histoire, une crise multidimensionnelle : politique, économique, sociale, culturelle et environnementale». «Tous les indicateurs sont au rouge quant aux dangers qui guettent notre pays, et la situation risque de s’aggraver davantage», a-t-il ajouté. Le premier secrétaire du FFS a qualifié la politique du pouvoir en place de «ratée » et qui «hypothèque l’avenir du pays et donc celui des futures générations». Sur le plan politique, détaillera-t-il, «nos institutions sont fragilisées et dénuées de pouvoir, quand elles ne sont pas illégitimes et gangrenées par la corruption et les passe-droits». Dans un autre registre, Djillani a dénoncé la répression et «l’emprisonnement des journalistes et des militants des droits de l’homme, des militants associatifs et différents activistes». Il a dénoncé «énergiquement les atteintes aux droits de l’homme et aux libertés individuelles et collectives». Hadj Djilani a parlé «d’une crise au sommet de l’Etat» qui, selon lui, «menace l’unité nationale et la cohésion sociale». «La présidentielle de 2019, qui se prépare dans l’opacité, ne se base pas sur l’ouverture et la concurrence démocratique et ne pourra donc pas constituer une alternative démocratique pour le changement du système», clamera-t-il. Il fera appel à toutes les forces pour «la reconstruction du consensus national». Un consensus qui «se fera à travers l’élection d’une assemblée constituante». Le coordinateur de l’instance présidentielle, Ali Laskri, a, pour sa part, déclaré que «l’élection d’une assemblée constituante est la priorité du parti, vu que c’est la solution pour la crise que traverse le pays». Pour Laskri, «l’Etat est en danger» et «c’est tout le monde qui doit prendre conscience de la gravité de la situation». «La non gouvernance totale est la source de nos problèmes», a-t-il indiqué. Le responsable a parlé «d’archaïsme dans les pratiques du pouvoir». «Ils veulent affaiblir les partis politiques et tout ce qui est socialiste», explique-t-il. Pour Ali Laskri, «l’archaïsme est relancé à chaque élection. Que ce soit pour les deux chambres ou les locales, on trouve toujours des solutions pour neutraliser la véritable opposition surtout celle qui s’est constituée en 63». Le coordinateur de l’instance présidentielle a mis en garde contre «la dévalorisation du politique qui fait reculer toutes les questions démocratiques». A propos de la prochaine présidentielle, le FFS estime qu’«en l’absence de solution politique et de l’Etat de droit, ce ne sera pas une élection mais une mise en scène qui ne changera rien à la situation (…) C’est juste une autre mise en scène, une pièce théâtrale». Le FFS plaide pour «un changement radical du système et non un changement dans le système». Ali Laskri a souligné que «le FFS est un parti national», avant d’enchaîner : «Il n’y a plus cette question de parti kabyle, le peuple algérien nous attend, la solution est de rendre au peuple ce qui lui revient : sa destinée». Le président de l’APW de Tizi-Ouzou, Youcef Aouchiche, a quant à lui souligné dans son intervention que «la wilaya de Tizi-Ouzou est visée par un complot, appelant les militants et élus à la vigilance. La société est visée par des complots permanents qui se répètent pour l’anéantissement de toute forme d’organisation et de représentation sociale et politique», affirme-t-il. «Nous devons être vigilants, c’est ça le rôle que nous devons jouer en tant que militants et élus». «La wilaya de Tizi Ouzou est une wilaya où le niveau de la conscience politique est très élevé. C’est une wilaya qui arrive à cerner les enjeux avec beaucoup de lucidité et c’est pour ça qu’elle est à chaque fois visée, ce qui est le cas actuellement». Et d’ajouter : «Ceux qui veulent nous imposer aujourd’hui d’autres formes de représentations en dehors de celles qui existent, nous leur disons, d’ici à Tizi Rached, que le FFS reste et demeurera la première force politique à Tizi Ouzou. Nous l’avons démontré par le passé et nous allons le démontrer à chaque fois que nécessaire», a-t-il lancé.

Kamela Haddoum.

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