La paradoxale richesse d’une langue à plusieurs variantes

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Clôturé jeudi dernier, le colloque organisé par le Centre national pédagogique et linguistique pour l’enseignement de tamazight, en collaboration avec la faculté des lettres et langues de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, a servi à faire l’état des lieux d’abord de l’enseignement de tamazight, puis à sortir des recommandations qui serviront de socle à cet enseignement qui était depuis l’entrée en vigueur de tamazight à l’école, avec une seule variante, le kabyle. Ce qui a suscité chez les enseignants un débat controversé, entre ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre le monolinguisme. Certains y ont vu un danger menaçant tamazight par les langues maternelles telles qu’elles sont utilisées à travers l’Algérie : le kabyle pour les Kabyles, le chaoui pour les Aurèsiens, le mzab pour les Mozabites et ainsi de suite. Cela revient à ce que chacun apprenne sa langue et ensuite normalisé en fonction de son parler maternel. La mise en œuvre de la standardisation de la langue est en quelque sorte, par les néologismes, une idée qui suit son chemin. Cela reste, malgré tout se résigner, à faire une langue qui ressemblerait à l’arabe sans être l’arabe, puisque une partie des intervenants sont d’accord pour dire que l’arabe a été enseigné comme une langue maternelle. C’est de là qu’elle n’a pas été apprise, selon les canons usages. Relevons que l’enseignement des parlers est tel que l’ont apprises les enfants dès leur naissance. La méthode la plus relative d’apprentissage d’une langue ne peut que se nourrir de ses origines et partant, les locuteurs de ses parlers pourront s’imprégner de cet idiome aisément. Le scientifique se formera dans l’uniformité la plus totale et donner à l’élève suffisamment de connaissances qui iront se performer en s’instituant de plus en plus dans la tête de l’apprenant. Qu’on se le mette bien dans la tête, on n’apprend bien une langue qu’en ayant le b.a.-ba de celle-ci, intériorisé depuis la maternelle. Pour faire de tamazight langue officielle et nationale, autrement dit une langue parlée, fonctionnelle partout, dans les administrations, les écoles et tutti quanti, il faut commencer par ce que l’on apprend dès l’enfance.

S. Ait Hamouda

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