Sur les 3 228 terroristes » amnistiés « , soit dans le cadre de la concorde civile ou en vertu de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, 2 150 cas ont été réintégrés dans leur poste de travail, 221 autres n’ont pu rejoindre leur emploi, à cause de la dissolution de leur entreprise employeuse. Le reste, à savoir plus de 1 000 cas, est en cours d’étude. Leurs dossiers de réintégration seront traité au cas par cas par la commission mise en place dans le cadre de la loi portant sur la charte. C’est ce qu’a indiqué le ministre du Travail, Tayeb Louh, avant-hier lors de son passage au forum d’El Moudjahid. Ce dernier a, toutefois, précisé que l’opération se fera de gré à gré conformément à la loi régissant le secteur du travail, qui donne le droit à l’employeur d’accepter ou pas la demande de la réinsertion.En cas de refus, l’intéressé sera dans tous les cas de figure indemnisé. » La loi est claire et nette”, souligne Louh pour lever toute équivoque sur cette question. Quels sont les secteurs les plus concernés ? Sur ce point, le ministre n’a soufflé mot. Si l’on se réfère aux déclarations de son collègue chargé du portefeuille de l’Education nationale, le secteur de l’enseignement compte, à lui seul, pas moins de 300 personnes ayant rejoint le maquis pendant la décennie rouge. Mais d’après Boubekeur Benbouzid, aucune demande de réintégration ne lui a été adressée. Une chose qui l’a certainement réconforté puisque, dit-il “aucun de ceux qui ont fait du mal à l’école et aux élèves d’une façon ou d’une autre ne sera accepté dans le secteur « .
Tarif de référence en vigueur dès demainEvoquant le dossier du médicament, le premier responsable du secteur a rappelé que le remboursement des médicaments sera, dès demain, 16 avril, encadré par un tarif de référence. En premier lieu ce tarif touchera 116 DCI (dénomination commune internationale), représentant 1 000 médicaments, mais il sera généralisé progressivement sur tous les médicaments remboursables, indique en outre le ministre. Une fois de plus, ce dernier a rappelé à l’ordre les officines conventionnées et les a menacées de résilier les contrats des tiers payant en cas de défaillance. L’objectif est d’arriver à la maîtrise des coûts, soulignant que 47.470 milliards DA ont été dépensé 2005 dans le médicament, contre 41.5 milliards DA en 2004 et 33.33 milliards DA en 2003.
Louh dresse son bilan : chiffres et perspectives » Nous faisons des lois et nous veillons à les appliquer rigoureusement sans relâche », lance Louh tout au long de son intervention qui a duré plus de deux heures. Se voulant pragmatique, le ministre du Travail a opté pour un bilan chiffré, retraçant tout ce qui a été enregistré dans son secteur allant des nouveaux postes d’emploi créés à la progression des salaires, au dossier des retraités, enchaînant avec celui relatif à la sécurité sociale et sans oublier les réformes introduites dans les organismes de contrôle. Ce fut une occasion, également, pour le ministre de parler du climat social où il indiquera avec plus d’assurance que la situation commence relativement à s’apaiser. Chiffres à l’appui, le nombre des grèves a baissé de 35 en 2004 à 23 en 2005, et la majorité a été déclenchée, d’après lui, pour raison de salaires impayés. En 2001, une enveloppe de 7 milliards de dinars a été dégagée dans le cadre de la bipartite pour régler le retard des salaires de 52 000 travailleurs, et 4.048 milliards en 2003 pour payer 50 000 autres. A entendre parler le ministre, il n’y a qu’à se réjouir de la situation actuelle car le bilan qu’il a dressé augure de bons résultats. Tout semble en bonne voie. Une maîtrise de l’inflation qui a baissé de 3.6% en 2003 à 1.6 en 2005, une croissance de l’épargne net de 320.5%, l’évolution du PIB/ Habitant de 1623$ en 1999 à 3100 $ en 2005 et est en voie d’atteindre les 3500 $ en 2006 selon les prévisions de la Banque d’Algerie, l’ouverture de 684 000 nouveaux emplois en 2005, dans la perspective de créer un million en 2009, le recul de l’informel de 11,5% depuis 1998 ( le taux était de l’ordre de 43% ) à 2005 où il a baissé à 31.5% et puis l’équilibre financier des caisses de la sécurité sociale, qui en 2005, ont réalisé une recette de 357.36 milliards DA, contre 336 milliards DA de dépense, soit un excédent de 20.82 milliards DA. Avec ces chiffres, Louh espère être épargné par le premier responsable, le chef d’Etat, qui n’est pas allé, ces derniers temps, avec le dos de la cuillère pour » lessiver » ses ministres.
Promotion de l’emploi, travail parallèle et affaire KhalifaOutre le projet de loi portant sur la promotion de l’emploi à travers l’allégement des charges sociales aux patrons d’entreprise, en examen actuellement au niveau de l’APN, le ministère du Travail prépare un projet de loi portant sur la lutte contre le travail parallèle. Ce projet a pour objectif, explique l’invité d’El Moudjahid, de combattre le marchandage et la fraude, de mettre fin au travail non déclaré et au recrutement illicite des étrangers. Il lui a été assigné, en outre, l’objectif d’établir un comité de coordination intersectoriel qui se chargera de fournir des informations dans chaque secteur. Dans ce contexte, le ministre a fait savoir qu’en 2005, son département a décidé de renforcer les inspections du travail et leur donner plus de prérogatives. Ainsi, il leur a été dégagé 1.766 milliards DA pour la construction des infrastructures dans différentes wilayas afin de décentraliser l’opération. En 2005, il a été effectué 80 699 visites d’inspection, ce qui a permis d‘enregister13 979 procès-verbaux, affirme Louh. Plus loin et répondant à une journaliste, le ministre, s’agissant de l’affaire Khalifa, le scandale du siècle, a indiqué qu’ » une instruction a été envoyée à toutes les DG des caisses sous tutelle de poursuivre l’affaire et de se porter partie civile en cas de problème avéré « .
Wassila Ould Hamouda
Autres chiffres du secteur du travail en 2005:
— 15 612 étrangers travaillent au niveau de 1354 entreprises— Un excédent de 3.95 milliards DA réalisé par la CNAS— Le salaire moyen dans le secteur économique est 27 364 DA— Le salaire moyen dans la Fonction publique est de 31 515 DA— Le taux de chômage est de 15.3% — Couverture de la sécurité sociale : 79.81% de la population
