Enseignement de Tamazight au primaire

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Tout comme quelques daïras de la wilaya de Tizi Ouzou, à Tizi Ghennif, tamazight a été introduite au primaire pour le niveau de la quatrième année fondamentale. Une enseignante a été affectée pour prendre en charge trois écoles en ville à raison de 3 heures par semaine par niveau. Si l’on évoque ici l’introduction de cette langue, pourtant consacrée langue nationale par la constitution dans son article 3 bis, ce n’est pas pour dire seulement que cette initiative est bien accueillie, mais c’est plutôt pour dire que comme partout ailleurs, cet enseignement n’est pas considéré comme tel. `Car, il ne faut pas perdre de vue que si la tutelle parle de sa généralisation au primaire, il en demeure qu’au niveau du moyen, elle n’est enseignée que dans un seul collège de la daïra. Pour les lycées, elle n’a jamais figuré dans les cartes pédagogiques. Deux constats sont faits. Depuis son introduction dans le système éducatif en 1995, elle n’a jamais été évaluée à sa juste valeur. Même si elle figurait sur les bulletins scolaires, aucune décision n’a été prise pour l’introduire dans les examens, notamment le BEF. Une chose est sûre : c’est de l’utopie. “Des élèves qui l’ont étudiée durant tout le cycle moyen, l’ont vite mise aux oubliettes. Il n’y a eu aucun suivi. Même si nos élèves ont manifesté un véritable engouement pour son apprentissage”, nous a confié un professeur de Tamazight de la première heure. “C’est un blocage pur et simple. Langue nationale qui n’est enseignée que dans quelques collèges. C’est une aberration”, a-t-il ajouté. Deuxième constat : sa généralisation n’est pas pour demain. Au niveau national, seule une promotion d’instituteurs est en formation en plus de quelques étudiants à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. “La tutelle fait semblant d’ouvrir des postes budgétaires pour tamazight tout en sachant qu’il n’y aura pas de demandeurs titulaires de licence en tamazight”, pense un autre professeur. Pour revenir à la localité de Tizi Ghennif, nous avons appris que deux postes sont affectés pour cette langue. Mais par manque d’enseignants, ils sont toujours vacants. De toute façon, au rythme où va cette introduction, il faudrait peut-être un siècle pour voir cette généralisation sur le terrain. D’aucuns préconisent pour solution, un recrutement massif comme ce fut le cas quand il a fallu arabiser le système éducatif.

Amar Ouramdane

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