Si la palme de l’insolite et de l’absurde devait être décernée, nul doute que certains de nos décideurs en serait les récipiendaires incontestables et incontestés. On a construit une unité de soins au village Kendirou, dans la commune de Boukhelifa. L’initiative est louable en soit. Sauf que 37 ans après son inauguration, l’infrastructure demeure toujours fermée ! Un déni du bon sens, autant qu’un défi aux principes de base de la bonne gouvernance. «Le cas de cet équipement public à l’abandon, est révélateur d’une gestion à la petite semaine et de l’incurie qui prévaut dans certains cercles de l’administration», s’emporte un villageois, horripilé par le sort réservé à cette unité de soins. Une bâtisse fantomatique, soumise à l’outrage du temps et à la déprédation volontaire. «C’est un gâchis monumental qui prend les allures d’un scandale honteux. Dépenser l’argent du contribuable dans des projets qui ne profitent à personne, est une forme de dilapidation qui ne dit pas son nom», s’offusque un autre citoyen de Kendirou. Un groupe d’habitants de ce même village nous confient leurs espoirs contrariés. Ils décrivent un rêve qui a vite fait de virer à la désillusion. «Nous avions cru, naïfs que nous sommes, que l’infrastructure n’allait pas tarder à offrir ses services. Des mois, des années, puis des décennies sont passées, et toujours rien de nouveau», nous confie-t-on, sur une pointe d’amertume. Un ex citoyen de Kendirou, installé depuis des années à Bgayet, tacle les responsables locaux de l’époque, qui ont péché, selon lui, par manque de cohérence et de rigueur. «ce sont de tels errements qui sont responsables du malheur de la population du village, encore obligée de faire des dizaines de kilomètres pour se faire soigner. Ceux parmi les villageois, qui n’ont pas pu supporter cette situation, ont fini par déguerpir», témoigne-t-il.
N. Maouche.