Le prince héritier saoudien, controversé, intrigant et impliqué (?) dans plusieurs coups tordus, a visité l’Algérie le 2 décembre dernier. Qu’est-il venu faire chez nous ? Chercher un crédit, qui a été ébranlé par l’assassinat du chroniqueur Kashoggui, ou tout simplement renforcer les relations bilatérales entre l’Algérie et son pays ? De toutes les façons, les rapports entre les deux pays sont mi figue mi raisin, mais rien n’indique que ces relations sont mauvaises. Mais cherchons plutôt à voir le pourquoi du comment s’est déroulée cette visite d’État dans un contexte aussi délicat pour l’Arabie saoudite. Y a-t-il une relation de cause à effet avec la baisse de la production pétrolière décidée à vienne pour le maintien des prix du baril du pétrole au moins à sa valeur actuelle ? Vraisemblablement, vu que ce pays a son mot à dire dans ce contexte. Il y a des années, la monarchie wahabite était celle qui jouait au yoyo avec les prix de l’or noir, c’est ce à quoi elle doit sa richesse. Cependant, on doit toujours se méfier de ce royaume qui se moque, quelle que soit la solidité des rapports qui le lient à n’importe quel pays. Que les attribues qui en font des relations avec les pays, un élément immuable et intangible, et comportent des rapprochements dont la réciprocité est une condition sine qua non. Alors à quoi a servi son passage à Alger ? Il est vrai qu’il a rencontré Ouyahia avec lequel il a abordé des questions d’intérêt commun, mais delà à croire qu’ils sont au beau fixe, il y a un pas qu’on n’oserait pas faire sans tomber dans les travers se rapportant à la coalition arabe contre le Yémen, à laquelle l’Algérie fidèle à ses principes de non ingérence a refusé de participer et cela demeure une tâche difficile à combler. Il n’en demeure pas moins que les relations entre l’Algérie et le royaume restent des relations et advienne que pourra. Sauf que dans le cas présent, MBS a toutes les raisons du monde de se concilier avec tout le monde, pourvu qu’on n’y voie la faute nulle part. Rien ne permet de juger la visite inopportune, mais cela reste à attendre les wahabite au tournant.
Par S. Ait Hamouda
