Pas moins de 7 000 étudiants ont marché, hier matin, du campus d’Aboudaou vers le siège de la wilaya, où ils ont tenu un imposant sit-in pour dénoncer la dégradation de la situation sociopédagogique dans laquelle ils poursuivent leurs études universitaires et réitérer, par la même occasion, leurs revendications, à savoir la réintégration immédiate de plus de 600 étudiants exclus et l’accès libre au master pour tous les licenciés.
Les manifestants qui ont parcouru plus de 10 kms du campus d’Aboudaou vers le siège de la wilaya brandissaient des banderoles sur lesquelles nous pouvions lire : «LMD tue le savoir et la culture», «Un master pour tous sans conditions», «Indignez-vous! Responsables irresponsables !». Les représentants de la Coordination locale des étudiants, qui a appelé à cette action de rue, se sont relayés au micro pour dénoncer, à l’unanimité la fuite en avant du recteur, accusé d’être derrière la situation catastrophique que traverse actuellement l’université de Béjaïa. «Nous sommes là pour dire à l’administration que l’université n’est pas une APC, mais plutôt un espace de savoir et d’expression. Nos problèmes ont été engendrés suite à l’échec de leur gestion», ont-ils dénoncé sur place. Ces étudiants ont reproché entre autres, à la direction de l’université qui a importé le système LMD sans pour autant préparer le terrain à cette nouvelle architecture de l’enseignement supérieur. «Le système LMD est au service des entreprises et non pas dans l’intérêt de l’étudiant. Ce dernier est victime d’un système imposé par l’impérialisme occidental», diront-ils. Par ailleurs, les protestataires ont exigé «le retrait des plaintes déposées contre des étudiants qui ont réclamé leurs droits légitimes au sein d’une université subventionnée par le contribuable». Notons qu’une délégation, composée d’une dizaine d’étudiants membres de la CLE, a été reçue, le même jour, par le wali de Béjaïa afin de lui transmettre ses doléances. Cependant, ces étudiants envisagent d’occuper, à partir d’aujourd’hui mardi, le rectorat de l’université de Béjaïa jusqu’à la satisfaction, entière, de leurs revendications. Ils ont même menacé d’entamer une action de rue vers la capitale Alger dans le cas où l’administration locale continuerait à faire la sourde oreille.
Hafid Nait Slimane