Amara Benyounès, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la République (UDR), a dressé hier lors de son passage au Forum El Youm un tableau loin d’être reluisant de la situation économique qui prévaut actuellement. Si on se réfère à ses déclarations, l’Algérie a accusé un retard considérable dans ce domaine. Les raisons de ce retard, d’après lui, sont claires et identifiées. Reste à prendre une décision “courageuse” afin d’y remédier. Il est temps, ajoutera-t-il, que le gouvernement prenne une décision définitive quant à la question du processus de passage ou non à l’économie de marché. Car, à ses yeux, cette démarche n’est pas complètement claire. Une chose est sûre, souligne M. Benyounès, il est impératif, voire urgent de mettre à niveau le plus tôt possible notre économie nationale dans la mesure où “la conjoncture économique actuelle qui se traduit par l’adhésion de notre pays à l’OMC et par la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne nous l’impose”. Sur le même ton, M. Benyounès a ajouté » Nous ne pouvons plus continuer à se bousculer « . Pour parer au plus pressé, le SG de l’UDR a plaidé pour des refontes générales et approfondies. Avant d’entamer toute procédure, l’invité du journal arabophone a mis l’accent sur la nécessité de “bannir”, de prime abord, le système socialiste. Selon sa conception : “Nous ne pouvons pas bâtir une économie de marché avec des socialistes et encore moins avec des trotskystes”. Le socialisme est révolu, a-t-il jugé. Le marché parallèle, ou le trabendo comme on l’appelle communément, et la corruption, ces phénomènes qui prennent de l’ampleur constituent, selon l’interlocuteur, les » bêtes noires » qui menacent notre économie. C’est le grand danger, lança de surcroît l’hôte d’El Youm. Ce dernier juge nécessaire de déclencher la guerre contre » la mafia des conteneurs « . Sur ce sujet, l’orateur n’a pas mâché ses mots en déclarant qu’ » il y a un manque de solidarité entre les membres du gouvernement » quant à la lutte contre ces “maux”. Pour preuve, M. Benyounès, sans ambages, a donné l’exemple des déclarations contradictoires du ministre des Finances qui s’est exprimé pour la limitation du trabendo et de son chef du gouvernement qui préfère, lui, l’éradication totale du phénomène. Le problème du foncier, un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre a été soulevé également par le SG de l’UDR. D’après lui, ce problème entrave l’ouverture du marché et par conséquent, le processus de privatisation. La lenteur notable dans l’application des réformes bancaires ajoute, selon M. Benyounès, son lot de problèmes. » Il est inconcevable que les banques algériennes continuent à fonctionner avec les méthodes du système socialiste « , avance ce dernier avant d’enchaîner que les compétences dans le domaine de la gestion des banques font défaut. Revenant sur le sujet de la privatisation, un dossier qui a suscité des remous du côté des travailleurs et de certains partis politiques, le représentant de l’UDR s’est dit fondamentalement favorable à l’accélération de ce processus. « Nous n’avons pas le choix. C’est une démarche qui s’impose. C’est la seule solution qui reste pour assurer la pérennité de nos entreprises nationales qui sont pour la plupart défaillantes « . Concernant la loi sur les hydrocarbures, votée dernièrement par les députés de l’APN, l’UDR se montre diamétralement opposée au Parti des travailleurs. « Nous approuvons fondamentalement cette loi”, a répondu le SG de l’UDR à un journaliste, tout en commentant que » les critiques faites à ce sujet n’ont pas été sérieuses « . Voulant connaître la position de son parti concernant le retour au week-end universel, Amara Benyounès n’a pas hésité une seule seconde pour lancer son » oui « . “Le retour au week-end universel est impératif”. Nous devons dépasser les susceptibilités de part et d’autre. Il ne faut pas jouer sur la religion parce qu’il s’agit là d’une question purement économique. Avec le système actuel nous accusons beaucoup de retard ». a-il conclu.
Wassila Ould Hamouda