La salle de cénima 8 mai 45 de Kherrata a abrité, samedi dernier, les travaux de la première journée de la santé mentale.
Organisée par l’EPH de Kherrata sous le haut patronage de la direction de la Santé et de la Population de la wilaya de Béjaïa, cette rencontre scientifique a été animée par des spécialistes de la profession tels que le Pr Adja, les Dr D.Tizi, A. Djellali et Abassi du CHU de Béjaïa, ainsi que deux psychiatres libéraux, en l’occurrence, les Dr A.Timizar et Ch. Messis. Une journée scientifique à laquelle ont participé les médecins, les corps médical et paramédical de l’EPH, de l’EPSP, les encadrements administratifs ainsi les psychiatres et psychologues exerçant dans la région de Kherrata. Les communications développées ont été axées sur les maladies mentales, les représentations sociales de la maladie mentale «cas clinique», les dépressions, la douleur en psychiatrie, les conduites suicidaires chez l’omnipraticien, la psychopathologie et personne âgée. Des interventions ponctuées par des débats autour de ces thèmes. Cette rencontre a permis à l’assistance, à l’issue des réponses aux questionnements posés aux spécialistes, d’approfondir leurs connaissances sur la définition de cette pathologie, ses caractéristiques, ses symptômes, les traitements et la prise en charge du patient, ses répercussions sur le plan social, tant chez ce dernier, auprès de sa famille et la société. L’un des spécialistes n’a pas manqué d’apporter des précisions en déclarant que cette maladie se caractérise notamment par une continuité de perturbations de pensées avec une incapacité de s’adapter à la vie sociale. Et de préciser que cette maladie se manifeste sous diverses formes de troubles : bipolaires, psychiques ou obsessionnels et des dépressions liées à la personnalité. Ajoutant que le cerveau humain est comme les autres organes de l’homme ; il n’échappe pas à la règle des dérèglements en ayant lui aussi des «pannes». Par ailleurs, l’un des spécialistes n’a pas manqué de relever que l’une des causes de la maladie mentale est le phénomène des mariages consanguins. S’agissant des dépressions nerveuses ou de stress, un autre spécialiste a soulever dans son intervention qu’elles peuvent amener à des arrêts de travail. Poursuivant que la réaction d’un malade mental, dans certains cas, peut le pousser à un acte dramatique à l’exemple des tentatives de suicide. Par ailleurs, s’agissant de la prise en charge d’un malade mental, il a insisté sur la prise et le suivi rigoureux de son traitement de façon permanente en fonction des prescriptions de son médecin traitant, avec un accompagnement psychologique adéquat du patient, en plus du soutien moral de sa famille. D’autres points ont été également développés autour de la maladie mentale définie comme une souffrance psychique à la douleur émotionnelle, sensorielle ou cognitive. Comment reconnaître l’état de crise ? Il a été demandé à ce sujet d’identifier les facteurs de crise, d’évaluer le potentiel suicidaire et l’urgence, qui peut être faible, moyenne ou élevée, la dangerosité, la prise en charge et enfin l’orientation. Une autre intervention d’un spécialiste a été consacrée à la démence qui, selon son analyse, est un processus de dégradation de la mémoire, du raisonnement et du comportement, une maladie qui touche principalement les personnes âgées avec ses conséquences sur l’état du malade, à savoir le handicap, la dépendance, physique et psychologique et les répercussions négatives sur son environnement familial, voire sur la société. Un autre volet aussi important, touchant des personnes âgées, a fait l’objet d’une explication détaillée ; la maladie d’Alzheimer qui se caractérise chez le sujet, au vu des données scientifiques présentées, par la détérioration de la mémoire, les pertes douloureuses de ses fonctions cognitives, la difficulté de prononcer des mots… Cliniquement, le malade présente des troubles de la mémoire, des fonctions exécutives, la modification du comportement, la désorientation dans le temps et dans l’espace, le patient devient de plus en plus dépendant de son entourage, des cas sociaux qui nécessitent une véritable prise en charge dans sa vie quotidienne avec un entourage à même de soulager ses souffrances et ses handicaps. Autant de thèmes suivis de débats utiles entre les professionnels de la spécialité et l’assistance ont permis d’approfondir les connaissances dans un domaine qui touche un grand nombre de personnes. De telles rencontres sur d’autres sujets de santé publique méritent d’être organisées à l’avenir au niveau de Kherrata, comme il a été suggéré par le chef de la Daïra lors de la clôture de cette 1ère journée de santé mentale initiée par l’E.P.H. La rencontre a été un véritable succès au vu du nombre important de participants, la qualité des débats et des informations fournies par des spécialistes de la profession sur le sujet. Le programme scientifique a été scindé en deux sessions, présidées respectivement par les Dr,A Timizar et L. Zaidi pour la première, Ch Messis avec M. Rédouane pour la deuxième.
Slimane Zidane

