La vente de lait en sachets n’en finit pas d’attirer l’attention des consommateurs. A la rareté du produit viennent s’ajouter les mauvaises conditions d’hygiène de sa vente. Rares sont les commerçants qui font l’effort de servir un produit propre. Lors de notre passage dans un grand magasin, nous avons constaté que l’hygiène est loin d’être le principal souci des vendeurs. Des bacs entiers de sachets dont certains jonchent le sol sont déversés en tas où les clients s’affairent à choisir ceux qui ne fuient pas. Leurs pieds pataugent dans le liquide blanchâtre qui s’échappe des sacs percés et coule à même le sol, créant une marre. Les bacs vides, souvent sales, exhalent une odeur fétide, caractéristique des restes de lait qui y ont séjourné pendant plusieurs jours. Ce qui ne dissuade nullement les consommateurs de s’arracher le produit tant prisé qu’ils doivent laver dès leur arrivée chez eux pour débarrasser les sachets de leur puanteur. Devant un autre commerce, les caisses vides dont le fond dégouline de lait sont empilées à l’écart pendant que celles qui sont pleines attendent au soleil que des clients, acceptant la vente concomitante, viennent se servir. Là si on ne vous « fourgue » pas de lait imbuvable, on vous oblige à prendre du petit lait à soixante dinars le sachet. Quant au lait ayant séjourné au soleil, on le ressortira le lendemain au risque et péril de l’acheteur. Inutile de se plaindre auprès du commerçant qui ne manquera pas de vous agresser, ne serait-ce que verbalement : «Que voulez-vous que je vous fasse. C’est comme cela qu’on me l’a vendu. Estimez vous heureux de le trouver (le lait)». Les clients ne se plaignent plus. De toute façon «à qui se plaindre?», disent-ils. En effet, ils attendent que les services concernés s’autosaisissent pour au moins que les commerçants témoignent un minimum d’égards aux clients qui, souvent prennent leur quote-part sans demander leur reste.
A. O. T.

