l On l’appelle Abdou. Il vient de Timimoun. On le rencontre partout à Bouira : il est au niveau de la gare routière, il traverse la place publique, il remonte le boulevard Zighout-Youcef, il est à l’ECOTEC… Il est partout. C’est à croire que Abdou est cloné à l’infini. Il faut dire que sa corpulence athlétique n’est pas sans l’aider à tenir… la route. Ce jeune de 25 ans qui ressemble presque comme deux gouttes d’eau au grand Carl Lewis sillonne la ville, une grande théière en cuivre à la main. Une théière contenant des braises aménagées sous la théière. C’est avec des gobelets dits “jetables” que les clients rencontrés durant la journée apprécient la boisson chaude, de sept heures du matin jusqu’au soir. Le nombre de kilomètres parcourus durant la journée ? Abdou n’en a cure, pour lui, le trajet n’est pas un problème du moment qu’il gagne bien sa vie. Et il la gagne plutôt bien mais il refuse à ce que l’on révèle la cagnotte qu’il encaisse en une journée. “C’est un secret”, nous dit-il en arborant un sourire qui suggère qu’il s’en sort plutôt bien. Un créneau lucratif pour celui qui se donne la peine comme Abdou, de se lever aux aurores afin de préparer le thé dans les normes de l’art, et de le servir, en plus avec le sourire.
B.B.