Quel plan pour sauver la CNR ?

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La caisse nationale des retraites (CNR) connaîtra un déficit plus important au cours de l'année prochaine.

Estimé à 560 milliards de DA en 2018, le déficit dépassera les 600 milliards de DA en 2019, a indiqué, hier, le directeur général de la CNR, Slimane Melouka. Ce dernier a expliqué cette situation par le fait que le nombre des retraités est en croissance, alors que celui des cotisants reste constant : «L’équilibre financier de la CNR nécessite 5 cotisants pour 1 retraité, contrairement à ce qui est enregistré actuellement, soit 2 cotisants pour 1 retraité», relève-t-on. «Avec des dépenses de plus de 1 200 milliards de DA à la fin de l’année en cours, la CNR accusera un déficit de l’ordre de 560 milliards de DA à la fin de l’année 2018, et qui dépassera les 600 milliards de DA en 2019, selon les données prévisionnelles et compte tenu de la conjoncture actuelle», a souligné Slimane Melouka dans un entretien à l’APS. Cette situation est «nettement insuffisante pour pouvoir répondre aux besoins des pensions, sachant que les salaires ont augmenté depuis l’année 2012 et que les pensions de retraite sont devenues assez conséquentes, ce qui accentue le déficit», a-t-il encore relevé. Devant cette situation, il a été autorisé dans la loi de Finances 2019 que le Fonds national d’Investissement (FNI) octroie des crédits au profit de la CNR à des taux d’intérêt bonifiés à long terme, pour que les pensions de retraites soient versées. Le premier responsable de la caisse souligne, toutefois, que cette disposition ne fixe pas la valeur du montant des crédits, ce qui ne donne pas pour l’instant une visibilité pour la caisse quant à sa situation à compter de janvier prochain et de la manière de «gérer ses besoins financiers en fonction de la réalité du terrain». Pour rappel, la CNR a connu, ces dernières années, un déficit croissant, passant de 155,1 milliards DA en 2014 à 336,8 milliards en 2016 et à plus de 479,1 milliards en 2017. Le financement de la CNR provient principalement de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) et des subventions de l’État en matière de solidarité. Néanmoins, la dépense est actuellement «plus importante que les recettes, qui demeurent pratiquement figées», bien que le nombre des dossiers déposés ait baissé des 2/3 par rapport aux années précédentes, a indiqué le même responsable. Slimane Melouka a annoncé, à cette occasion, qu’outre le budget affecté par l’État à la CNR, en 2018 (plus de 500 milliards DA), une contribution de solidarité, au taux de 1% applicable aux opérations d’importation de marchandises, «a permis à la CNR de bénéficier d’un apport complémentaire de plus de 20 milliards DA durant l’année en cours».

L. O. CH.

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