Il y a encore une décennie, les établissement scolaires (notamment ceux qui étaient situés dans les zones rurales) et les entreprises étaient tous ou presque tous dotés de cantines. C’était non seulement une mesure sociale mais aussi une question de santé publique : un écolier ou un ouvrier bien nourri a plus de rentabilité… Puis, la crise économique affectant le pays, et les entreprises connaissant des difficultés, les cantines ont commencé à fermer les unes après les autres. Et quand elles subsistent, c’est pour offrir des repas de mauvaise qualité. Il faut dire que le prix du ticket –quelques dinars- est loin de refléter le coût réel des produits alimentaires et que dans le commerce, ce ticket donnerait à peine droit à… une pizza ! Même de mauvaise qualité, même en quantité insuffisante, le repas de cantine comporte quand même du pain, un repas chaud (chorba, lentilles, ragoût etc.) avec souvent un morceau de viande, et un dessert ! Pour beaucoup, la cantine est même le seul endroit où on peut manger régulièrement de la viande et des fruits ! D’ailleurs, après avoir critiqué les cantines, des dizaines d’ouvriers les regrettent aujourd’hui, y compris ceux qui reçoivent, en compensation, une ‘’prime de panier’’. La prime, en effet, ne permet pas de se payer des repas chauds ! Quant aux écoles, elles ressentent encore plus dramatiquement l’absence de cantine : enseignants et élèves doivent se contenter de casse-croûte, les plus pauvres même d’un bout de pain ! Il est plus que temps que les cantines reviennent et que les Algériens, notamment dans les régions démunies, en profitent…
S. Aït Larba
