La commémoration qui divise !

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Le fossé entre la famille Aït Ahmed et la direction actuelle du FFS s’élargit. La commémoration de la mort de Feu Si L’Hocine, divise et crée en effet une nouvelle polémique entre les deux parties.

Le 3e anniversaire du décès de la figure emblématique de la révolution nationale et père fondateur du premier parti d’opposition en Algérie, le front des forces socialistes, déclenche encore une fois la polémique entre la famille du défunt et la direction de son parti. Ainsi, la direction du FFS, annonce pour l’occasion une «rencontre commémorative», aujourd’hui à la salle «Sierra Maestra», placée sous le signe «Une vie et un combat pour un Maghreb des peuples».

Elle sera marquée, annonce-t-on, par la présence du Président du Parti «Ettakatoul» de Tunisie, du parti «Union Socialiste des Forces Populaires» du Maroc, et du premier président de l’assemblée nationale constituante de Tunisie, Abderrahmane Ben Djaffar. Un événement qui sera aussi marqué par… l’absence de la famille Ait Ahmed, notamment son fils Jugurtha qui n’a pas manqué de le signaler sur sa page facebook, et démentir au passage la rumeur qui a circulé sur les réseaux sociaux stipulant que «le recueillement sur la tombe de son père était strictement réservé à la famille».

«Contrairement à la rumeur, le recueillement du 22 décembre n’est pas réservé uniquement à la famille de Hocine Ait Ahmed. Il est aussi ouvert aux amis sincères et aux fidèles admirateurs de mon père, dans le respect et la Rahma». Le fils de feu Hocine Ait Ahmed, a mis par ailleurs en garde contre la récupération de l’événement : «Ce recueillement ne doit pas être l’objet de récupération politique d’où qu’elle vienne». Et d’enchaîner en évoquant la rencontre initiée, à l’occasion, par la direction du FFS, la qualifiant d’«éminemment politique» ! «Pour ma part, je ne participerai pas à la réunion d’Alger car elle est éminemment politique», affirme-t-il.

De son côté, Salah Ait Ahmed, le deuxième fils de feu si L’Hocine, a adressé aussi un message qu’il a partagé sur la page de son frère, invitant tous ceux qui aimeraient se recueillir à la mémoire de son père, à assister au recueillement de samedi sur sa tombe à Ait Yahia, exhortant toutefois «de bien vouloir honorer Hocine Ait Ahmed en respectant ses dernières volontés notariées, en particulier, que sa tombe ne fasse l’objet d’aucune cérémonie de la part de toutes les autorités politiques, de tout parti politique et autres groupements». Les propos de la famille Ait Ahmed, ne sont pas tombés dans «l’oreille d’un sourd», aussitôt, une polémique a été déclenchée sur les réseaux sociaux.

Les militants du vieux front de l’opposition sont plus que jamais dans l’incompréhension et la division quand à la réaction de la famille vis-à-vis de la nouvelle direction du parti, entre ceux qui adhérent et ceux qui dénoncent. Une chose est sûre, la rupture est plus que jamais consommée entre la direction actuelle du FFS et la famille Ait Ahmed, bien que la situation ne date pas d’aujourd’hui. Le conflit remonte en effet à la dernière crise qu’à connue le FFS et qui l’a conduit à l’organisation d’un congrès extraordinaire le mois d’Avril dernier. Les choses se sont accentuées et envenimées après la radiation du parti de plusieurs figures connues pour être proches de feu Ait Ahmed et sa famille, des gens qui ont constitué, dans un passé pas très lointain, le noyau du FFS, à l’instar des députés Salima Ghezali et Chafaa Bouaiche. Des militants pour lesquels la famille Ait Ahmed a apporté son soutien public.

La direction du parti n’a pas manqué, pour sa part, de rappeler à maintes reprises que le FFS appartient aux militants, refusant qu’il «soit une propriété privée ou un héritage familial», des propos-réponse à ce qui a été considéré, à l’époque, comme une «ingérence de la famille dans les affaires du parti». Des propos qui, rappelons, ont créé la division au sein du vieux front entre ceux qui ont partagé cet avis et d’autres qui «reconnaissent à la famille le droit de s’exprimer sur le FFS et donner un avis sur l’évolution des choses dans le parti».

Kamela Haddoum.

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