Azrou, un village en extension

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Azrou est un village séculaire qui surplombe le chef-lieu d’Ighil Ali. Ce patelin est doté d’une beauté panoramique. On peut apprécier ses maisons traditionnelles de loin, car il est niché sur une montagne à quelque 700 mètres d’altitude. Azrou connaît une extension urbaine assez importante depuis quelques années déjà. De nouveaux pâtés de maisons ont vu le jour alors que d’autres sont en voie d’achèvement. Le village s’étire dans tous les sens. Ses habitants, en mal d’espaces et en proie à la promiscuité, ont décidé depuis belle lurette de quitter, pour la majorité, les anciennes maisons kabyles coiffées de tuiles rouges, pour édifier de nouvelle bâtisses sur les flancs de cette montagne austère. De ce fait, l’homogénéité architecturale de cette bourgade en a quelque peu pris un coup, en perdant son charme d’antan avec le délaissement des maisons typiquement kabyles. Si Azrou offre toujours un joli panorama, surtout durant la saison printanière, il n’offre pas pour autant un cadre de vie idéal pour les villageois qui soulèvent tout un lot de manques. Il y a, d’abord, le sempiternel problème lié à la pénurie d’eau potable. Cette denrée vitale ne coule des robinets qu’une fois par semaine, ce qui constitue un vrai casse-tête pour les habitants contraints de remplir leurs citernes d’eau à 1000 DA chez les colporteurs. Le transport public n’y est pas assuré vers ces contrées perchées, car aucun fourgon ne dessert ce village. Les habitants non véhiculés endurent cet état de fait en comptant sur la marche ou l’auto-stop. D’autres carences comme l’absence des commerces, des lieux de loisirs pour les jeunes, d’une unité de soins, d’un bureau de poste… sont consignées dans cette longue liste d’insuffisances. Les villageois attendent impatiemment un geste de la part des autorités locales pour l’amélioration de leurs conditions de vie.

Syphax Y.

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