Les salles obscures, si on en parlait ?

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Les salles de cinéma font l’objet de controverses. Le ministre de la Culture l’a confirmé mardi dernier à Ain Defla, lors de sa visite de travail et d’inspection dans cette wilaya.

«Dès lors que la gestion d’une salle de cinéma est une entreprise purement commerciale génératrice d’argent, elle ne peut qu’être confiée au secteur privé». Conformément au cahier des charges dévolu à ce secteur, faire de l’argent nécessite l’intervention du privé, cela permet aux particuliers de s’engraisser et à l’Etat d’observer de loin et de fixer l’impôt.

Ce qui va permettre aux gérants de faire ce qui leur plait et d’imposer les films qu’ils veulent, notamment des films de seconde zone. Après que l’Algérien à perdu le reflexe d’aller au ciné, ils auront tous le loisir de grenouiller à leur aise et former le cinéphile qu’ils veulent, au détriment de l’essentiel.

Le cinéma national fut, un certain temps, beau et avait un public. Il obtenait des Prix et avait des réalisateurs de talent. Mais ceci n’est plus, oublié et effacé de nos mémoires. Les salles obscures restent obstinément noires, leurs portes fermées au public. Et aujourd’hui, que l’on songe à les livrer au privé, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. L’Etat a un rôle à jouer et il n’est pas des moindre.

L’Etat doit faire en sorte de contrôler la démarche des producteurs pour qu’on ait des films dignes de ce nom. Que le public n’aille pas au cinéma par dépit mais par plaisir et intérêt. Les dividendes que tirerait n’importe quel gérant sont sous-jacents de la qualité du produit. Qu’importe qui est propriétaire, l’essentiel est qu’il connaisse, en plus du cinéma, la difficulté de faire un film et la manière de le présenter. Sinon, dans l’absolu, que les salles soient gérées par des particuliers ou par l’Etat, rien ne vaut la stricte observance des règles en la matière.

Sadek Aït Hamouda

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