Des citoyens ferment la mairie

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À l'appel de leur comité de village, des dizaines de citoyens de Taguersift, dépendant de la commune de Fréha, ont procédé à la fermeture du siège de l’APC de Fréha.

Par cette action de protestation, ils expriment leur refus de l’implantation d’une zone d’activité dans leur bourgade, arguant que cette dernière est «sinistrée et la majeure partie de son territoire est classée zone rouge». «Preuve en est, illustrent-ils, Taguersift a connu plusieurs glissements de terrain par le passé. Une donne à prendre en considération dans la perspective de l’extension du village, en cas de catastrophe naturelle».

En d’autres termes, pour les villageois, ces parcelles devraient servir de bouée de sauvetage en cas de glissement de terrain aggravé ou de poches foncières pour la construction de logements en faveur des nouvelles générations. Les protestataires regrettent, en outre, le manque de concertation à ce sujet. Une délégation de ce village a été reçue dans la matinée par le P/APC de Fréha et le chef de la daïra d’Azazga.

La réunion, qui a duré près de trois heures, a permis un échange des points de vue entre les deux parties. Au sortir de cette rencontre, un représentant du comité de village a précisé : «On n’est pas contre le développement ni contre le principe de la création d’une zone d’activité, mais nous sommes contre son implantation sur les lieux projetés. Il y a d’autres parcelles où on peut implanter cette ZAC. Nous avons même orienté les autorités compétentes vers ces lieux. En 2015, avec la présence de nombreux directeurs de wilaya ainsi que du maire, on a signé un PV faisant mention de l’implantation de cette ZAC sur le site de l’ancienne décharge, et le PDAU fait foi. Mais, on découvre que cette ZAC a été délocalisée vers des terrains limitrophes de nos habitations et vergers. Il faut savoir que notre village est une zone sinistrée, scientifiquement prouvée, qui connu plusieurs épisodes de glissements de terrain, comme ceux de 1956 ou de 1973. Des drames qui ont déjà décimé toute une famille».

Un autre membre du même comité regrette le fait que le choix de ce projet ait été fait sans aval ni concertation avec les représentants de la population. L’autre point relevé a trait à la zone d’activité d’Ilmajen, où les majorités des bénéficiaires n’ont pas lancé leurs projets, ce qui fait accroître la crainte des habitants par rapport à la dilapidation du foncier communal. Mohand Azizi, maire de Fréha, affirme pour sa part: «C’est devenu une fâcheuse habitude que de bloquer tout projet structurant. Pourtant, ceux-ci apporteront une plus-value à la trésorerie communale. On doit penser aux legs qu’on doit laisser aux futures générations. En ce qui concerne l’autre terrain proposé, ma foi, il y aura toujours des mécontents qui voudront bloquer le projet».

S’agissant de la zone d’activité d’Ilmajen, le maire fait savoir : «Il y a eu, par le passé, un laxisme dans la gestion de ces zone d’activité. Mais il y a une reprise en main de la part de l’État et plusieurs projets verront le jour dans peu de temps. Ceux qui ne respectent pas les cahiers des charges, des mesures strictes seront prises à leur encontre». Le chef de daïra d’Azazga, quant à lui, a salué «le sens de responsabilité» des représentants du village Taguersift et a promis de se réunir avec les autorités de la wilaya afin de dégager une commission, qui se penchera sur ce problème en vue de le solutionner. Il mettra, par ailleurs, l’accent sur «la nécessité du dialogue et de la concertation pour dépasser toutes les embûches».

M. I. B.

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