Manque de spécialistes

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L’hôpital Kaci Yahia de M’Chedallah est confronté, à l’instar de certaines structures de la santé de la wilaya, à un manque de praticiens spécialistes. Cette situation pour le moins handicapante, n’arrange ni les affaires des gestionnaires de la structure qui voient les prestations de l’hôpital reculer ni encore moins celles des habitants qui doivent se débrouiller pour prendre en charge leurs patients. Des patients qu’ils sont obligés d’évacuer dans d’autres structures souvent éloignées. En effet, à M’Chedallah, cela fait cinq mois qu’un manque de plusieurs spécialistes, notamment des gynécologues, est enregistré. À part les patientes venues accoucher normalement qui sont assistées par des sages-femmes et autres accoucheuses, le reste des parturientes et autres primipares sont systématiquement orientées vers d’autres hôpitaux, tels que celui de Targa Ouzemour à Béjaïa ou le CHU de Tizi-Ouzou. Exception faite des urgences, les femmes qui se présentent à ce service de maternité doivent se débrouiller pour aller accoucher dans l’un de ces hôpitaux hors wilaya, notamment quand les gynécologues de l’hôpital de Lakhdaria ne sont pas disponibles. Curieusement, les trois gynécologues dont dispose encore la DSP de la wilaya de Bouira sont affectés dans le même hôpital, soit celui de Lakhdaria. Ce déplorable état de fait n’est pas sans provoquer la désapprobation des citoyens de la région de M’Chedallah qui souhaitent à ce que des solutions urgentes et surtout pérennes soient trouvées pour parer à ce manque récurent de gynécologues et de médecins spécialistes. Pourtant, l’hôpital de M’Chedallah a connu un aménagement et un équipement d’une salle opératoire destinée au service gynécologie, récemment réceptionnée, équipée et mise en service pour prendre en charge particulièrement les césariennes. Aussi, selon une source proche de cette institution de la santé, une moyenne de trente parturientes se présentent quotidiennement à ce service de gynécologie maternité, sachant qu’elles sont nombreuses à venir hors wilaya. Il y a par exemple celles qui viennent des daïras d’El M’hir, dans wilaya de Bordj Bou Arreridj, de Tazmalt wilaya de Béjaïa et enfin de l’ensemble des communes de la daïra de Bechloul. Il convient de préciser que le manque de praticiens spécialistes se pose aussi à l’hôpital de Sour El-Ghozalne où la population locale s’est mobilisée en ce mois de décembre pour exiger l’amélioration de la situation et l’affectation de spécialistes. Aussi et à l’hôpital du chef-lieu de wilaya, un manque de gynécologues est aussi enregistré depuis quelques temps. Il est, par ailleurs, utile de rappeler que le secteur de la santé dans la wilaya de Bouira est confronté depuis plusieurs années à un manque de gynécologues. La situation était tellement critique que des élus de la précédente assemblée de wilaya et le wali avaient sollicité l’intervention urgente du ministère pour remédier à cette situation. À l’époque, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, avait alors décidé d’affecter plusieurs gynécologues pour combler ce déficit, seulement et quelques années après, c’est le retour à la case de départ. Récemment encore, des élus de l’actuelle assemblée de wilaya avait, lors d’une session ordinaire de l’APW, attiré l’attention des pouvoirs publics sur le manque de gynécologues au niveau de hôpitaux de Bouira, notamment celui du chef-lieu de wilaya. En attendant que des solutions pérennes soient apportées à ce problème délicat, les patientes continuent d’endurer le clavaire et à vivre la peur au ventre à l’approche de chaque accouchement.

O. S.

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