Les opérations visant l’amélioration du cadre de vie des habitants de la wilaya de Boumerdès traînent en longueur.
En dépit du contexte financier dans lequel se débat le pays après la chute des prix de pétrole, la wilaya de Boumerdès a bénéficié de plusieurs milliards de centimes dans le cadre du FCCL (Fond commun des collectivités locales) concocté par le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales. Une aide de deux milliards de centimes avait été octroyée en 2016 juste après la visite du ministre de l’Intérieur en avril de la même année. Sept volets sectoriels ont été touchés par cette aide, dont le raccordement des administrations en fibre optique (300 millions), aménagement urbain (500 millions), acquisition de dix bus de ramassage scolaire (218 millions), ouverture de pistes, raccordement en eau potable et assainissement, projets de gaz naturel et électricité au niveau des communes du versant Est de la wilaya avec un montant de 800 millions. Ce dernier chapitre est consacré pour repeupler les villages touchés par le phénomène de l’exode rural, notamment à Iouariachen (Naciria), Bahara (Keddara) et Azrou à Dellys. Plusieurs communes ont, ainsi, bénéficié d’aides pour lutter contre les inondations, comme à Bordj Ménaïel où un montant de 47 millions a été débloqué pour protéger la zone Ben Boulaid des furies d’eaux de pluies. «Le projet est en souffrance», nous dit-on. Un autre montant avoisinant les 8 millions a été octroyé à l’APC des Issers pour réaliser une aire de jeu de proximité au village Iouanoughen, dépourvu de toutes infrastructures de jeunes et de divertissement. Deux ans plus tard, les projets peinent à s’achever et la souffrance des habitants ne fait que s’accentuer. En dépit de l’acquisition de 32 bus scolaires, le problème se pose avec acuité dans les zones rurales, où même les moyens de transport publics se font rares, notamment à Béni Amrane et Ammal. Les élèves des écoles primaires et ceux des collèges sont les plus touchés par cette carence qui se répercute négativement sur le rendement scolaire. Les élèves parcourent de longues distances pour rallier les bancs des classes, à l’image de ceux de Bouchakour ou de Ouanougha dans la commune des Issers. L’aménagement urbain fait grandement défaut dans les centres urbains des villes de la région, notamment à Bordj Ménaïel qui avait bénéficié, en plus du FCCL, d’un montant de 36 milliards pour réaménager la ville. Que ce soit à Afir, Legata, Baghlia, Si Mustapha, Cap Djinet, Keddara, Tidjelabine ou Thénia, les routes restent à désirer. Les réseaux routiers sont défectueux par des crevasses et nids-de-poule et deviennent impraticables à la moindre chute de pluies. Les trottoirs n’existent pas dans la majorité des villes, mettant ainsi le citoyen en danger. Et lorsqu’ils existent, ces derniers sont squattés par des vendeurs à la sauvette. Cinq projets d’aménagement urbain destinés aux communes de Timzerit, Afir, Ouled Aissa et Zemmouri ne sont toujours pas lancés en dépit de leur importance pour le développement local et le quotidien du citoyen, surtout lorsqu’on sait que ces communes sont, dans leur majorité, touristiques. Concernant les projets devant alimenter plusieurs régions en eau potable pour mettre fin au stress hydrique particulièrement en été, aucune opération n’est lancée. Les projets sont en cours d’évaluation depuis le mois de mai dernier. Les sept projets d’entretien et de réparation de chemins communaux de sept localités, l’avis d’appel d’offre de certains lots sont infructueux alors que certains se retrouvaient au CF tandis que des réserves étaient en cours d’être levées pour d’autres projets. Pour l’année 2018, une autre aide de plus de 1 milliard DA a été octroyée pour la wilaya de Boumerdès, englobant 14 opérations de développement ainsi que le paiement de dettes de communes non encore réglées. Dix projets sur les quatorze prévus ne sont pas achevés. Le taux de consommation globale de l’aide est de 23 %. Seuls les projets d’acquisition d’engins, de réalisation d’un camping d’été, d’installation de système d’énergie solaire pour certaines écoles primaires, notamment à Si Mustapha, et quelques opérations d’entretien d’établissements scolaires ont été réalisés et achevés au cours de la même année.
Youcef Z.

