«La fuite du barrage Taksebt a été réduite»

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Dans cet entretien, le directeur de l’hydraulique de Tizi-Ouzou, Hameg Rachid, revient sur les dommages qu’ont causés les dernières intempéries sur les ouvrages relevant de son secteur et évoque les projets de barrages en cours de réalisation ou en suspens.

La Dépêche de Kabylie : Les intempéries du mois de novembre ont occasionné des dégâts énormes au secteur hydraulique, quelles sont les mesures prises en conséquence ?

Hameg Rachid : En effet, les dégâts étaient importants dans la mesure où plusieurs communes ont été touchées. Heureusement qu’on n’a pas déploré des pertes humaines. Dès l’annonce du BMS, le wali et le P/APW ont installé des cellules de suivi. Notre direction et celle de l’ADE, en plus de la Protection civile et des services de sécurité, se sont mobilisées sur le terrain. D’ailleurs, la direction du transport a immédiatement réquisitionné un bus pour transporter les gens surpris par les pluies sur la route Tadmaït – Draâ Ben Khedda, vers la salle de sport Saïd Tazrout, où tous les moyens étaient réunis. Nos éléments étaient présents sur le terrain pour réparer dans l’urgence les dégâts et porter assistance aux sinistrés. Nous ne sommes pas restés les bras croisés. Sur le terrain, un recensement des dégâts a été vite établi. Notre secteur a été sensiblement touché, le réseau de l’assainissement et celui de l’AEP ont été mis à mal au niveau de plusieurs communes. Des passerelles et autres ouvrages ont été carrément emportés par les eaux. Des enveloppes financières ont été dégagées pour la prise en charge effective des dégâts. Le réseau de l’AEP a été réparé à hauteur de 80 millions de dinars et les infrastructures de l’hydraulique à hauteur de 150 millions de dinars.

Qu’en est-il de la fuite signalée au barrage de Taksebt et quel est le taux de remplissage actuel de cet ouvrage ?

La fuite, car ce n’est pas une fissure comme le croient certains, avait été détectée sur les vannes d’exploitation et causait des pertes de 16 000 à 20 000 m3 d’eau par jour. Des mesures urgentes avaient été prises pour sa réparation par le biais d’une entreprise algérienne. À présent, la fuite est réduite à 1 000 ou au plus à 1 500 m3 jour. Concernant le taux de remplissage du barrage, il est de 66,11%, soit une quantité d’eau de 119, 69 millions de mètres cubes. Cette année, la pluviométrie est déjà abondante bien avant l’arrivée de la saison hivernale. La moyenne annuelle de pluviométrie dans notre wilaya est de 600 à 800 millimètres/an. Or, rien qu’en novembre dernier, on a enregistré une pluviométrie de 460 mm. La journée du 3 novembre a été exceptionnelle, puisqu’on a enregistré 80 mm de pluie en 24 heures, ce qui équivaut deux mois de pluviométrie !

Les travaux ont-ils repris au niveau du barrage de Souk Tléta ?

Absolument, les travaux ont repris et ont atteint actuellement un taux de 54%. Ce barrage, d’une capacité de 98 millions de mètres cubes, est d’une importance capitale pour Tizi-Ouzou puisqu’il alimentera une partie de la wilaya, Boumerdès et les zones d’activité de Tadmaït, Draâ Ben Khedda, Draâ El-Mizan et Tizi Gheniff. Les expropriés avaient bloqué le chantier réclamant leur relogement rapide. Le maître de l’ouvrage (ANBT) a, alors, résilié le contrat avec l’entreprise en charge de la réalisation des logements, et à présent, cinq nouvelles entreprises ont été engagées pour finaliser les 271 logements des expropriés du barrage de Souk Tléta.

Et les autres barrages, ceux de Sidi Khelifa, Bounachi et Stita ?

Pour le barrage de Sidi Khelifa, d’une capacité de 22 millions de mètres cubes, le projet est confié à l’ETRHB et GOUNSAL (entreprise turque) qui sont en train d’installer leurs chantiers. Pour celui de Bounachi, à Mekla, d’une capacité de 22 millions de mètres cubes aussi, son étude est ficelée, on attend son inscription pour sa réalisation. Concernant le barrage de Stita, d’une capacité de 100 millions de mètres cubes, malheureusement, même son étude est bloquée par une opposition de villageois, alors que ce projet ne ferait que redynamiser la vie économique de toute la wilaya. Nous ne baissons pas les bras pour autant, nous sommes toujours en négociation avec les villageois. On croit dur comme fer qu’un compromis sera trouvé pour la concrétisation de ce barrage.

Entretien réalisé par Hocine T.

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