Ouverte solennellement le lundi 12 avril dernier, la session du printemps de l’Assemblée populaire de la wilaya de Bouira n’a entamé ses travaux qu’à partir de samedi, en raison de la fête du Mawlid Ennabaoui. Au menu de cette plénière, trois points importants ont été inscrits à l’ordre du jour et on fait l’objet du rapport présenté par la commission “Agriculture, forêts et environnement”. Ce rapport reprend les différents programmes dont a bénéficié la wilaya de Bouira au cours des dernières années en matière d’habitat rural et de projets de proximité, outre le projet d’emploi rural (PER2) cofinancé par la Banque mondiale. Des remarques et observations ont été émises par les membres de la Commission de façon à obtenir plus d’éclairage sur certains points précis, de même que des recommandations sanctionnent ledit rapport.Après l’ouverture de la séance par le président de l’Assemblée, le directeur des services agricoles de la wilaya a inauguré les interventions par un exposé fort intéressant sur la “Stratégie de développement rural durable”, document élaboré à la fin de l’année 2005 à la demande du ministère de l’Agriculture. L’exposé ayant eu pour support pédagogique une projection en data-show (projecteur numérique), a attiré l’attention de l’assistance dans la mesure où il met en relief les efforts du département de l’agriculture dans la mise en place de projets de proximité pilotés par la DSA, la Conservation des forêts ou le Haut Commissariat au développement de la Steppe (HCDS). On notera aussi que les apports des autres secteurs à ladite stratégie ne sont pas négligeables puisqu’ils constituent les “secteurs de consolidation” autour des activités agro-forestières créatrices d’emplois.Outre les onze PPDR mis en œuvre par le secteur des forêts au nord et au sud de la wilaya, et qui sont en voie d’achèvement, d’autres projets de proximité ont été pris en charge par le HCDS sur les zones steppiques de la wilaya caractérisées par des activités purement agropastorales. Désenclavement des hameaux par l’ouverture et l’aménagement des pistes, mobilisation des ressources hydriques par la construction de mares, canaux d’irrigation et captage de sources, amélioration des parcours pastoraux par des plantations adaptées au milieu steppique, ce sont là quelques actions principales initiées en direction des populations rurales démunies.De nouveaux PPDR ont été initiés dans les régions de M’chedallah (Saharidj, Ahnif et Ath Mansour), de Bechloul (M’lawa) et Souk El Khemis (Oued El Khemis et Ouled El Hadj) sur la base de la circulaire n°306 qui limite le soutien aux actions individuelles à 25% du coût du projet. Les actions collectives continuent, quant à elles, à être soutenues à 100% par les fonds publics (Fonds de la mise en valeur, FDRMVTC, PSD, PCD…) en plus des micro-crédits (ANGEM).Les perspectives mises en avant par la communication de la DSA tablent sur la création d’emplois, la stabilisation des populations rurales et le retour de celles qui ont fui leurs foyers pendant les années d’insécurité, la protection des terres agricoles et la diversification de la production par le moyen de la mobilisation des eaux superficielles et souterraines. L’intervention de la directrice du logement et des équipements publics (DLEP) a été axée sur les efforts des pouvoirs publics en matière d’aides accordées à l’habitat rural. Le premier programme enclenché à partir de 2002 tire à sa fin avec la réalisation de 2 900 unités sur l’ensemble du territoire de la wilaya. La clôture de ce programme est prévue pour le milieu de l’été prochain. La wilaya a aussi bénéficié, dans le cadre du quinquennat 2005-2009, de quelque 6 500 unités d’habitat rural. Sur cet ensemble, environ 3 000 unités ont vu déjà leurs dossiers finalisés. Dans une brève intervention, le chef de l’exécutif dira qu’“à ce rythme, nous comptons boucler le programme avant l’échéance de 2009, probablement au début de 2008”. Le thème de l’habitat rural a valu plusieurs observations qui tournent autour des procédures et des formes d’éligibilité à ce genre de logements. Certains membres de l’Assemblée ont déploré le fait que les habitants du monde rural (avec foyer établi dans ces zones) travaillant loin de chez eux, en milieu urbain, n’ouvrent pas droit à l’habitat rural. Le wali de Bouira expliquera que, dans l’absolu, ils ne sont pas exclus de ce programme. Mais, la priorité est pour les ruraux tirant leurs revenus dans des activités situées en milieu rural. Une fois que tous ceux qui sont prioritaires auront été recensés et pris en charge, la possibilité reste ouverte pour les autres d’intégrer ce dispositif de soutien.Un autre élu soulèvera le problème auquel sont confrontés les chefs de ménage démunis à qui on demande de réaliser d’abord la première tranche des travaux sur leurs fonds propres avant de leur mobiliser l’aide de l’Etat. Vu leur situation, ils sont dans l’incapacité de lancer de tels travaux. Le wali interviendra pour expliquer que c’est le dispositif lui-même qui est conçu de cette façon et que la wilaya est quand-même prête à faire des efforts pour aider cette frange de la population par la facilitation des crédits, afin qu’elle puisse lancer la première phase de la construction.La troisième intervention a été faite par la Conservation des forêts à qui est confiée la mise en œuvre du projet d’emploi rural (PER2) cofinancé par la Banque mondiale. Ce projet touche onze communes du sud de la wilaya et cible une population d’environ 120 000 habitants. Il s’étale sur cinq ans, avec une enveloppe financière de 126 milliards de centimes, et comporte des actions agro-forestières créatrices d’emplois (arboriculture fruitière, reboisements, fixations de berges, corrections torrentielles, forages, puits, captage de sources, aviculture, apiculture, machines à coudre…). Les travaux ont commencé en décembre dernier et près de 1 100 ha de plantations ont déjà été réalisées. Inscrit en 2003, ce projet a enregistré des retards en raison de deux procédures de passations de marchés annulées.Le rapport de la commission de l’APW recommande que l’aire d’interventions de ce projet fasse l’objet d’extension sur les autres communes de la wilaya frappées par la pauvreté et le chômage et que ses procédures soient décentralisées.
Amar Naït Messaoud
