L’intérêt du malade relégué au second plan

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Un énième sit-in du personnel affilié à l’UGTA de l’EPSP Ouacif, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, a eu lieu hier, devant l’entrée du siège de la wilaya.

Les protestataires (environ une centaine) réclamaient haut et fort la réintégration dans son poste de leur directeur limogé il y a plus de deux semaines et demandent le départ des perturbateurs et des fauteurs de trouble. Un des grévistes que nous avons rencontré sur les lieux fulminera : «Notre établissement et toutes ses structures traversent depuis le mois de septembre une zone de turbulence continue. Nous demandons aux responsables concernés de mener une enquête pour découvrir les véritables perturbateurs. Ce n’est pas au directeur, M. Ammarkhodja Nasser Eddine, de payer à la place des vrais responsables de ce chaos. Nous exigeons sa réintégration immédiate et inconditionnelle car il n’a fait que de belles choses depuis son installation à la tête de l’établissement, il faut le laisser poursuivre son travail». Signalons que sur les lieux du sit-in des banderoles ont été déployées sur lesquelles l’on pouvait lire, entre autre, «Nous voulons la paix». Il est à signaler qu’une délégation représentant les protestataires a été reçue par le chef du cabinet du wali, qui a promis de transmettre les doléances des grévistes au premier magistrat de la wilaya. La délégation a ensuite été reçue par le P/APW de Tizi-Ouzou, M. Klaleche. Ce dernier, que nous avons joint au téléphone, indiquera : «Nous avons en effet reçu la délégation de l’EPSP Ouacif. Ils nous ont exposé leur problème. Nous allons d’une part transmettre leurs doléances au premier responsable du secteur de la santé publique au niveau de la wilaya et nous contribuerons à trouver rapidement une solution à ce problème qui prend en otages des milliers de malades. Nous ne pouvons pas rester en spectateurs lorsque l’intérêt du malade est bafoué. Nous ferons tout pour permettre une prise en charge médicale efficace et garantir des soins efficients aux malades. Ce litige n’a que trop duré il faut vite trouver des solutions».

Rappelons que le conflit perdure depuis plusieurs semaines au grand dam de la population locale. Le personnel affilié à l’UGTA, soutenant le maintien du directeur, avait organisé le 21 décembre dernier, un sit-in devant le siège de la direction de la santé publique de Tizi Ouzou. Leur appel a été entendu et le directeur réintégré de nouveau. Mais cela n’a pas fait que des heureux puisqu’une partie du personnel de l’EPSP, particulièrement ceux affiliés au SNPSP et au SAP, sont passés à la protestation par une grève, réclamant le départ du directeur réintégré ! Une tentative d’installer un nouveau directeur a buté contre le refus du personnel affilié à l’UGTA. Le 04 janvier dernier, alors que M. Ammarkhodja était devant le juge, un nouveau directeur a été installé. Le jour même, M. Ammarkhodja a été invité à faire la passation des consignes à son remplaçant. Le personnel affilié à l’UGTA est sorti une fois de plus de sa réserve. La direction de l’EPSP fermée, la polyclinique de Ouacif aussi et toutes les structures de l’EPSP (8 polycliniques et 40 unités de soins) fonctionnent au service minimum. La situation conflictuelle perdure encore aujourd’hui, prenant en otages des milliers de malades à travers toute la région. «Pour consulter un médecin, les patients attendent plus de deux heures. Pour une injection, un changement de pansement ou des analyses médicales, l’attente est indéfinie. Tout cela à cause des débrayages par intermittence. Quand ce ne sont pas les gens affiliés à l’UGTA qui décrochent, ce sont ceux affiliés au SNPSP et au SAP qui le font. C’est dire que le fonctionnement de toutes les structures est perturbé depuis le mois de septembre dernier», déplorera un infirmier rencontré sur les lieux du sit-in. C’est comprendre que l’intérêt du malade est relégué au second plan.

Hocine T

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