La classe politique partagée

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Réconforté par ses organisations satellites, le FLN a remis au goût du jour, après l’avoir annoncé il y a un bon bout de temps, la révision de la Constitution, seul support juridico-politique qui permettra au Président de briguer un troisième mandat. A titre d’information, le troisième mandat nécessite la révision de l’article 74 de la Constitution. L’UGTA, l’UNPA, l’UNJA et autres organisations de masse inféodées au FLN avancent un bilan positif du règne de Bouteflika afin de soutenir un autre quinquinat. Pour le Mouvement de la société pour la paix, ex-HAMAS, membre de l’Alliance présidentielle,  » l’agitation  » des organisations proches du FLN ne suscitent aucune réaction, du moins pour le moment. Le parti d’Aboudjerra Soltani préfère attendre. Au cours de la tournée qu’a organisée la formation du défunt Nahnah au sud du pays afin de sensibiliser les nouveaux élus sur le programme et les orientations du parti, le chef de file du MSP n’a pas évoqué l’éventuel plébiscite pour Abdelaziz Bouteflika comme candidat à un autre mandat.

Même topo au Rassemblement national démocratique d’Ahmed Ouyahia, lui aussi membre de l’Alliance présidentielle. Lors de l’une de ses sorties, le secrétaire général du RND a considéré que la question de la révision constitutionnelle est prématurément mise en avant et a ajouté que le RND soutiendrait un autre mandat pour le Président, si ce dernier le souhaite.

Pour les partis de l’opposition, un troisième mandat pour le Président Bouteflika  » est anti-démocratique « . Pour le FNA, prolonger la mandature du Président à un troisième mandat  » est une régression sur la plan démocratique « , et d’ajouter que  » seul le FLN et ses organisations prônent cette idée afin de régler les problèmes internes du parti « .

De son côté, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, RCD, par la voie de Djamel Ferdjellah, responsable au sein du parti, dans des déclarations reprises par la presse nationale, a estimé que  » la révision de la Constitution n’est pas une priorité pour le peuple « . Il a ajouté, par ailleurs, que  » la priorité réside dans l’amélioration des conditions sociales des citoyens « , en qualifiant  » d’irraisonnable une telle demande de la part d’un responsable politique dont le bilan est qualifié de négatif par les citoyens « .

Même son de cloche de côté du Parti des travailleurs, qui estime que la révision de la Constitution n’est pas la préoccupation de l’heure. Louiza Hanoune a affirmé que des priorités, tels le développement, la stabilité et la révision de la question des privatisations interpellent le gouvernement.

Au sein du parti d’El Islah, selon Djahid Younsi, président du parti, la question de la révision constitutionnelle n’est pas encore tranchée. Il a souligné que sa formation attend que le projet atterrisse à l’Hémicycle pour être traité.

Concernant le Front des forces socialistes, occupé par son réaménagement organique, notamment après la reconduction de Karim Tabou au poste depremier secrétaire, aucun écho concernant cette question ne nous est parvenu.

M. M.

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