Mouloud Mammeri : acte II

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Le colloque international sur la vie et l’œuvre de Mouloud Mammeri (le deuxième en moins d’une semaine) a débuté hier matin en présence de Hacène Hirèche, Abdennour Abdeselam, du recteur de l’université, Rabah Kahouche et d’autres personnalités.M. Ould Ali El Hadi, directeur de la culture a indiqué que ce colloque est une initiative de l’association culturelle Si Mohand U M’hand en collaboration avec le théâtre Jean-Senac de Marseille et l’association Massinissa de la même ville. “Depuis sa mort, le 26 février 1989, Mammeri n’a eu droit qu’aux célébrations passagères dont l’effet s’estompe une fois les foules éloignées de sa tombe et la date anniversaire dépassée. A quelques exceptions, le souvenir du savant qu’il fut n’a jamais dépassé l’évocation. Les militants, avec toute leur bonne volonté, ont préféré cultiver le mythe de “Da Lmulud” au lieu et place de son œuvre et de son parcours”, a affirmé Ould Ali pour qui, un colloque sur Mammeri, son œuvre et sa vie est un pas à franchir vers sa réhabilitation dans l’histoire de l’Algérie et l’Afrique du Nord en particulier et de la Méditerranée en général (…). La date de ce colloque coïncide avec la célébration du 26e anniversaire du Printemps berbère (…). Nous nous, inscrivons résolument dans une optique de production et de vulgarisation de tamazight en tant que partie essentielle et prépondérante de notre indentité. En ce sens que depuis plusieurs années, notre action est orientée vers le soutien de toutes les activités créatrices et mobilisatrices d’énergies intellectuelles et artistiques.Hacène Hirèche de l’université de Paris a animé la première conférence sur le thème de l’action de Mammeri pour la résurrection de deux géants de la poésie kabyle : Si Moh U M’hand et Cheikh Mohand. Harèche a affirmé qu’il avait connu Mammeri en 1971 en France et un peu plus tard, il a eu la joie de le fréquenter à Paris. “Il m’a appelé pour créer le centre d’étude et de recherche amazigh. Il est venu me voir à la coopérative Imedyazen”.De son côté, Abdennour Abdeselem est revenu sur le roman La colline oubliée qu’il a décortiqué en fonction de sa vision. Le conférencier qui est l’un des rares dans le domaine qui intervient en kabyle, est longuement revenu sur les conditions très difficiles qui ont vu la naissance du premier long métrage en kabyle, La colline oubliée. Les débats étaient passionnants et d’un niveau élevé.Dans l’après-midi, il a été procédé à la présentation d’une pièce théâtrale Le Foehn, écrite par Mouloud-Mammeri. L’assistance a été très réceptive au message contenu dans la pièce qui revient sur la Guerre d’Algérie.Le colloque de la Maison de la culture Mouloud Mammeri a drainé des centaines de personnes. C’est la première fois que le Printemps berbère voit l’organisation d’une rencontre scientifique sur la vie et l’œuvre de Mammeri.

Aomar Mohellebi

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