Le porte-parole du FFS, Karim Tabou a profité de la tribune universitaire qui lui a été offerte hier dans l’après-midi par les étudiants de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, pour discourir sur les visions politiques de son parti. La conférence du secrétaire national à l’information du parti de Hocine Ait Ahmed, organisée dans le cadre de la commémoration du double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir a été l’occasion pour Karim Tabou de revenir sur le fameux contrat de Rome. Dans une salle archi-comble, le conférencier a longtemps vanté les recommandations de San-Egidio conclues avec les membres du FIS dissous en 1994, non sans critiquer la position du pouvoir en place à cette époque et remettre en cause la paix «imposée aujourd’hui aux algériens».Karim Tabou, dans son très bref rappel historique des évènements d’avril 80, a fustigé certaines figures ayant pris part à ces manifestations en les qualifiant de «simples jouets de l’histoire qui se sont fait une légitimité historique». Et de considérer le printemps berbère comme étant une action où «les premières portes ont été défoncées pour aller vers un Etat de démocratie, de liberté, d’égalité et social». Sauf que, dira le conférencier «on ne veut retenir de ces faits que les personnes occultant l’essence même de ce soulèvement», car a-t-il expliqué, «ces mêmes personnes sont devenue éprises de vivre en nostalgie». Ces personnes, d’après lui, sont «ceux ayant fait de leurs séjours à Lambèse, un argument pour perdurer leur légitimité historique». Voulant certainement minimiser la casse, Tabou signalera à l’assistance qui lui est majoritairement acquise, qu’«il existe néanmoins des acteurs des évènements d’avril 80 qui se sont imposé une pudeur politique au point où l’on n’entend plus parler d’eux».Abordant les libertés individuelles et collectives dans notre pays, l’orateur s’est lancé dans une plaidoirie très critique à l’égard du pouvoir qui «musèle toute forme d’expression» avant de suggérer «la création de débats et leurs espaces pour construire une société épanouie démocratiquement».«La démocratie ne se réalisera que dans la différence et avec la participation de tout le monde», dira-t-il encore comme pour lancer un appel à l’adhésion en masse des étudiants à son parti afin, dit-il, “de recouvrir la paix véritable qui ne s’exerce que sous le contrôle de toute la composante de la société civile». Et de fustiger aussi les partis politiques qui «sont réduits à de simple produits cotés en bourse».
M.A.T.