L’expression Far West, popularisée par le cinéma, désigne une région des Etats-Unis – I’Extrême-ouest- ainsi qu’une période de son histoire- de la guerre de sécession au début du 20éme- région et période devenues mythiques et nourrissant les mythes fondateurs de la nation américaine. Le Far West, c’est avant tout l’esprit d’aventure, l’héroïsme, la lutte du bien contre le mal, le combat perpétuel de l’homme contre une nature hostile et des populations autochtones, auxquelles ont attribue les mœurs les plus sauvages, pour justifier leur quasi-extermination. Mais le Far West, ce n’est pas seulement les valeurs positives: ce sont les mœurs rudes, faites de brutalité, de cruauté et d’étroitesse, des mineurs et des trappeurs, c’est l’individualisme et l’esprit de rapine, c’est le banditisme… Et aujourd’hui, quand on parle de Far West, c’est souvent ces connotations négatives qui apparaissent… Elles apparaissent également quand les Kabyles, par dérision mais aussi par amertume, parlent de la Kabylie: ils pensent avant tout à l’insécurité qui règne dans certaines régions, aux meurtres qui s’y commettent mais aussi à ces attaques de banque spectaculaires qui défrayent la chronique ! Comment ne pas penser aux westerns quand, dans des villes comme Aïn el Hammam ou Azazga, les bandits, armés et cagoules, surgissent en plein jour et s’emparent de coffres ? Certes, les groupes islamistes armés sont montrés du doigt mais on pense aussi aux truands qui, profitant de la situation d’insécurité, cherchent à faire fortune. En plus de l’argent dérobé, des convoyeurs et des policiers ont trouvé la mort dans les attaques. C’est un western de mauvais goût que la Kabylie vit là, un Far West qu’elle ne veut, à aucun prix devenir…
S. Aït Larba
