Si le ministre de la santé, interpellé à l’APN sur le problème des cliniques privées, a promis de diligenter des enquêtes et de procéder à des sanctions, c’est que ces cliniques posent réellement des problèmes. Les Algériens eux le savent depuis longtemps et la presse s’est faite l’écho, à plusieurs reprises, des préoccupations, voire des dénonciations des usagers de ces cliniques. On a assisté même à quelques procès retentissants, rendant publiques des négligences au cours desquelles des patients, venus subir des examens ou des interventions bénignes, ont subi de graves mutilations, voire sont décédés. Mais pire que les négligences, il y a les pratiques malhonnêtes, que le ministre a dénoncée : transfert de malades du secteur public vers le secteur privé, sous prétexte que les soins prodigués sont meilleurs, interventions chirurgicales, dans les établissements publics, pour le compte du privé, etc. En plus de ces problèmes, il y a le coût excessif des prestations fournies : une piqûre, gratuite dans les centres de santé publique, entre 10 et 20 dinars chez les médecins, est facturée à 50 dinars dans les cliniques. La plus petite intervention chirurgicale se compte en millions de centimes… Les hôpitaux publics étant saturés et certains soins ne pouvant attendre, des patients sont obligés de recourir au privé…Sans pour autant avoir la garantie d’être bien pris en charge ! Un lecteur qui a subi, dans une clinique privée, une coronarographie, prise en charge par la Cnas, attend toujours son compte-rendu. On lui dit qu’il doit le récupérer chez le professeur qui lui a fait l’examen. Sous-entendu : il aura à payer le compte-rendu !
S. Aït Larba
