Recueillement et…folklore militant

Partager

“Grève générale et marches”, voila les deux mots d’ordre qui reviennent inlassablement chaque Printemps berbère. Commémoration dans la douleur pour certains mais également un sentiment d’afflictions surtout pour les familles et les parents des martyrs qui se sont sacrifiés pour la cause amazighe. Une cause que de nombreuses parties et partis revendiquent comme étant la leur. Pourtant au vu du nombre élevé de victimes qui ont consentis des sacrifices immenses pour clamer haut et fort leur identité librement, on pourrait penser qu’aucune structure, même politique, ne serait capable aujourd’hui encore de drainer autant de monde. Le principe fondamental de l’amazighité étant l’unique force naturelle apte à réunir les défenseurs de la cause, des leaders de partis politiques et autres chefs de file, en manque de popularité, continuent tant bien que mal de prôner une protestation printanière. En décrétant “Grève générale et marches”, chaque 20 avril, ces “protestataires batteurs de pavés”, par manque d’idées où de concepts culturels, refusent que Tafsut devienne l’occasion pour les générations futures de prendre connaissance de leur passé, tel que, sans aucune modification. Des générations futures qui risquent de connaître le même sort que leurs aînés, quant au fait de leur avoir caché la réalité sur de nombreux évènements historiques. Cette falsification de l’histoire, qui se profile à l’horizon peut être contrecarrée, notamment par des personnes sincères ayant pris part aux évènements d’avril 80 et du Printemps noir. Pour cela, il suffit uniquement de perpétuer le devoir de mémoire collectif, en organisant des rencontres, des débats où les principaux intervenant doivent se limiter à la narration des faits et témoigner honnêtement sur les évènements vécus. Certes un recueillement digne et sobre est de rigueur pour rendre un vibrant hommage aux centaines de militants qui se sont sacrifiés, mais de là à battre le pavé chaque printemps, en ordonnant une grève générale de surcroît, il y a un pas à ne pas franchir. En organisant des festivités culturelles hors folklore, comme la création d’un festival amazigh pour commémorer les deux printemps, les défenseurs acharnés de la cause gagneraient en plus de la sympathie des militants, l’adhésion massive d’une jeunesse qui aura pris conscience de son amazighité. Les printemps de la kabylie sont hors pairs, il ne faudrait pas qu’ils deviennent hors saisons.

Hafidh B

Partager