Le bilan des incendies de forêt enregistrés au cours de la saison estivale 2019, à travers la wilaya de Béjaïa, est des plus alarmants. Les chiffres font état de 2 275 ha de couvert végétal touchés par les flammes, dont une proportion importante réduite à néant. Selon les détails communiqués par la Conservation des forêts, près de la moitié du couvert végétal incendié relève de la broussaille, alors que 25 % sont des étendues forestières peuplées de pins d’Alep, de chênes-lièges, de peupliers…
Quant à la portion restante, elle est partagée entre les forêts, les maquis et les vergers (oliviers et figuiers, notamment) ainsi que d’autres arbres fruitiers. A noter également la destruction dans une moindre mesure des productions céréalière et fourragère et une atteinte tout aussi restreinte des élevages avicoles et apicoles. D’autre part, il faut savoir qu’un ensemble de facteurs est à l’origine de ces sinistres, même si l’action anthropique est identifiée comme étant la cause principale. Ainsi, les actes de malveillance sont responsables de nombreux départs de feu, convient-on.
La pratique de l’écobuage, pourtant formellement interdite du 1er juin au 30 octobre, génère aussi des incendies difficilement maîtrisables et contribue à la destruction du couvert végétal. D’aucuns y voient, par ailleurs, la main de bergers indélicats, mettant le feu pour régénérer des parcours et avoir du fourrage vert à profusion. Dans ce sens, on a appris que dans la commune de Tala Hamza, où un violent incendie a happé de larges parcours boisés, l’autorité municipale a ouvertement accusé «la maffia du foncier» d’être derrière ce sinistre. Il faut rappeler également qu’on a rarement vécu un été aussi caniculaire que celui de 2019. Le mercure n’a pas cessé de taquiner la barre de 50°C.
Une véritable fournaise, propice à la multiplication des incendies. Les agents de la Protection civile étaient alors constamment sur le qui-vive pour circonscrire les feux et les empêcher de se propager aux zones d’habitation. «La plupart du temps, nous sommes réduits à constater les dégâts, en raison d’une intervention tardive ou du manque d’accès pour éteindre les brasiers», souligne un sous-officier de ce corps, qui insiste sur l’importance du travail préventif. «La mise en place d’un dispositif opérationnel d’intervention n’est pas d’un grand secours s’il n’est pas complété par des efforts d’information et de sensibilisation sur l’impératif de protéger ce patrimoine inestimable», suggère-t-il.
N. Maouche