Urgences !

Partager

La conjoncture socioéconomique de la région est des plus inquiétantes, cela se démontre sur un double aspect. Les retombées de la décennie noire, que l’Algérie a traversée, a affecté le tissu économique national et au moment du dépassement de cette crise à l’échelle du pays, la Kabylie aggrave son cas en se plongeant dans une crise, qui l’a contrainte à un isolement. L’indice de la régression s’observe dans la pléthore du commerce informel qui s’est propagé sauvagement à travers le territoire de la wilaya, sans que la puissance publique ne réussisse à freiner ce fléau maléfique à l’économie. Les spéculateurs en tous genres, sont arrivés à se constituer en véritable empire financier, où la circulation de capitaux se fait à grande vitesse en dehors de tous circuits réglementés. S’ajoute à celà la commercialisation de produits, pas du tout recommandés et prohibés, engageant toute une jeunesse dans une spirale caractérisée par une perte de repères, le désarroi, la violence organisée tant individuelle que collective. C’est cette ambiance générale, qui fait le tableau de la région rongée par une crise multidimensionnelle, où l’urgence d’un sursaut et d’un redressement, passe inéluctablement par la relance économique. Le déclin des entreprises publiques dans la région, n’a pas eu un effet de déclic à l’initiative privée, le peu d’opérateurs économiques entreprenants, font face à l’imbroglio législatif du foncier, procédurale, plus grave que cela, un environnement où le risque est potentiel pour voir le projet ne pas aboutir. Si la région n’a pas connu, à l’instar des wilayas limitrophes, une ruée d’investisseurs, les caissons sont intrinsèques à l’environnement qui n’offre guère les convictions de la libre initiative, que ce soit des détenteurs de capitaux locaux ou d’ailleurs quand bien même le site de la Kabylie avec 100 km de côte et une nature complète, offre les possibilités d’un essor touristique à même d’avoir affaire à une économie prospère dans le domaine, avec tous les dividendes collatéraux susceptibles d’être générés. L’atout principal de la région réside dans la ressource humaine, dotée d’un capital expérience et d’un savoir-faire technologique si tout cela se mettait au service d’un projet économique, il donnera toutes les chances possibles à la réussite de tout investissement. La région qui a connu une véritable descente aux enfers depuis 4 ans, a provoqué un mouvement de délocalisation de pas moins de 15 entreprises avec en prime, 1 500 postes d’emplois prévus. Il est proposé aux pouvoirs publics, via la triangulaire (composée d’instances d’accompagnement-entrepreneurs-pouvoirs publics), de procéder à la mise à niveau environnementale, par la viabilisation de zones d’activité et industrielles et celles des dépôts, ainsi se repositionner pour un développement optimal pour enfin retrouver la compétition économique. L’établissement d’un cordon, rompu depuis longtemps, entre la ressource humaine qualifiée et de qualité, et les détenteurs de capitaux prêts à injecter des projets industriels et de prestations appuyée par de sérieuses réformes des divers codes (wilayal, communal…), un assouplissement fiscal, quand tout cela réussira à faire corps, assurément, le développement et la relance avec toutes ses retombées positives deviendront une réalité où tout un chacun trouvera son compte, à commencer du simple citoyen en passant par l’investisseur, la région et en définitif, l’Etat dans son sens le plus large.

Khaled Zahem

Partager