Albert Camus revient au complet dans “La Pléiade”

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Mort en janvier 1960 à l’âge de 47 ans, dans un accident de voiture, Camus, qui a reçu le Prix Nobel de littérature trois ans plus tôt, a forcément laissé une oeuvre inachevée.Les éditions Gallimard décident alors de le faire entrer aussitôt dans La Pléiade. Deux volumes paraissent en 1962 et 1965. Mais la connaissance de son oeuvre n’a cessé depuis de progresser, de nombreux textes ont été retrouvés et des inédits, comme « Le premier homme » (1994), publiés.La nouvelle édition de La Pléiade reprend l’ensemble, selon les critères retenus par Camus lui même pour organiser son oeuvre.Les « Carnets » – des notes tenues de 1935 à sa mort -, beaucoup d’articles du journal Combat, dont il est l’éditorialiste à la Libération, ont été intégrés dans les premiers volumes, ainsi que « La mort heureuse », un roman qu’il avait renoncé à publier et dont il a repris des éléments dans « L’étranger ».L’occasion de rédécouvrir l’oeuvre de Camus, souvent considéré à l’étranger comme l’un des derniers grands écrivains français, mais qui pâtit en France de l’image de « philosophe de classe terminale » qui lui est souvent accolée. »Camus souffre un peu d’avoir eu trop évidemment raison », estime Pierre-Louis Rey, professeur à Paris III La Sorbonne, qui a collaboré à la nouvelle édition : « Il a réussi à isoler les valeurs de gauche de la fascination pour le marxisme, ce qui n’allait pas de soi ».La nouvelle édition privilégie la présentation chronologique des oeuvres complètes, qui devraient compter quatre volumes, soit près de 6.000 pages.Camus avait envisagé d’organiser son oeuvre en « séries » – l’Absurde, la Révolte, l’Amour… -, dont la cohérence a été respectée en fonction de l’achèvement des textes.Catherine Camus, la fille de l’écrivain, a participé activement à la réédition de l’oeuvre de son père. « Ce qui m’a le plus frappée, c’est son incroyable énergie et le nombre de choses qu’il pouvait faire dans une journée. Tout ce qui était humain l’intéressait », confie-t-elle.Les articles publiés dans « Alger républicain » retracent ses années algériennes. « Je vous ai toujours appris en effet que seules étaient universelles la bêtise, l’inconscience et la vanité », écrit-il ainsi en décembre 1938 dans le journal algérois.

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