»Le Président va bien »

Partager

Les spéculations sur la maladie du Président Bouteflika restent d’actualité même s’il a officiellement quitté l’hôpital parisien vendredi dernier. Après les médias français, c’est au tour de la presse nationale de se poser des questions sur la destination du chef de l’Etat même si son représentant personnel, Abdelaziz Belkhadem se veut rassurant. Après avoir déclaré à un confrère et à une agence étrangère que le Président « est rentré en Algérie », Belkhadem a refusé de répondre, du moins explicitement, à la question, hier lors de l’annonce de l’installation d’un club de presse de son parti, le FLN. Le secrétaire général du parti, pressé par les journalistes de s’expliquer davantage sur la destination prise par le Président après sa sortie d’hôpital, s’est limité à dire que « le Président a passé 48 heures à paris pour un contrôle médical normal et qu’il est en bonne santé ». Relancé, encore à maintes reprises par des confrères, Belkhadem semblait outré en lâchant devant un journaliste : « Vous jouez le jeu de la presse française ». Devant l’insistance des journalistes, Abdelaziz Belkhadem a fini par donner une partie de la réponse en avançant que le manque d’images sur le Président serait derrière ces interrogations et que « le Président se porte bien. Il termine son séjour et poursuivra ses activités dans quelques jours. Je crois qu’il va apparaître très bientôt ». La réponse du ministre d’Etat s’est limitée à cela et les interrogations vont encore se poursuivre, à Alger et Paris, sur ce qui s’apparente à un feuilleton qui ne veut visiblement pas « se terminer », comme l’a dit Belkhadem lui-même.Cependant, la rencontre d’hier a servi d’occasion à Belkhadem de répliquer, de manière virulente, aux propos de Douste-Blazy et des autres responsables français. Aux remarques, peu conventionnelles du ministre français des Affaires étrangères qui trouve que « Bouteflika apprécie les hôpitaux français », Belkhadem a répondu que « la diplomatie française est descendue bien bas », parce que, a-t-il poursuivi, « nul n’a le monopole de la science ou de la médecine ». Et il donne la preuve, que « le nombre de médecins algériens qui exercent en France démontre que la médecine n’est pas seulement française ». Encore sur les propos du chef de la diplomatie française, le représentant personnel du président de la République a laissé entendre que « les nostalgiques de l’Algérie française doivent avoir honte de leur passé au lieu de s’en enorgueillir ». Du passé colonial, Abdelaziz Belkhadem a cité les enfumades et la tentative de l’extermination de l’identité algérienne. Pour que les deux pays puissent signer un traité d’amitié, le ministre d’Etat a rappelé que les Français doivent « assumer leur passé » et « ce n’est ni Le Pen, ni Douste-Blazy ni encore Sarkozy qui vont nous donner des leçons sur la colonisation ». L’orateur a rappelé, à ce sujet, le document signé entre la France de De Gaulle et l’Allemagne de Konrad Adenaur, en 1963. Mais les Allemands ont d’abord fait acte de repentance. « Nous ne sommes pas une quantité négligeable », a asséné encore Belkhadem qui rappelle que la signature du traité d’amitié est tributaire d’abord du « devoir de mémoire » mais également des dossiers relatifs notamment à la circulation des personnes. « Le jour où ils répondront à nos conditions, nous seront prêts à aller le plus loin possible avec eux », a-t-il encore affirmé.

Ali Boukhlef

Partager