Hommage grandiose

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Une page d’histoire s’en est allée le 20 avril dernier au moment où toute la Kabylie commémorait le double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir. En effet, le village Ivehlal dans la commune d’Aghbalou, pour ne pas dire toute la région, a perdu un valeureux homme, en la personne du moudjahid Bélaïdi Tayeb, dit “Hadj Tayeb”, survenu à l’âge de 89 ans. Des concitoyens et compagnons d’armes dans les rangs de l’ALN, lui témoignent bravoure, courage et dévouement. Sa maison, sise à Ighil Azem, est devenue un lieu de pélerinage où de nombreuses personnes qui l’ont connu ou entendu parler de lui, ont effectué le déplacement pour lui rendre un ultime hommage. Ils sont venus de la commune d’Aghbalou, Ath Mlikèche, Chorfa, M’chedallah, etc et de l’ONM de Bouira. L’émotion était grande, notamment au moment où le corps du défunt quitta la maison sous les youyous, couvert de l’emblème national pour lequel il a sacrifié une bonne partie de sa vie jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. Le cortège funèbre s’est dirigé vers le cimetière des martyrs du village où sont enterrés ses ex-compagnons. Après la lecture de la Fatiha et la minute de silence, des coups de feu ont été tirés en l’air puis on a ramené la dépouille du défunt qui a été enterré dans sa terre en présence d’une foule nombreuse venue des quatres coins de la région. La seule défection est, sans doute, celle constatée par tout le monde : l’absence des autorités locales d’Aghbalou et wilayales. Un de ses compagnons d’armes et ex-maire de Chorfa dira, à son sujet, “qu’il était le premier et le dernier des valeureux hommes et moudjahid dans toute la région”.Il relatera longuement le rôle joué par le défunt durant la Révolution, son intelligence et son courage grâce auxquels les vies de beaucoup d’hommes ont été sauvées. Comment il donnait du fil à retordre à l’armée coloniale et surtout sa fidélité de rester au service de l’ALN après l’Indépendance… Ammi L’hadj qui durant la Révolution avait à maintes reprises croisé le colonel Amirouche, Abderahmane Mira, etc… est un homme qui n’avait jamais cherché la gloire, mais il est désormais rentré dans l’histoire.

Rayane B.

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