»Dans 3 ans l’Algérie atteindra le même niveau technologique que l’Europe »

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La Dépêche de Kabylie : Comment voyez-vous le marché algérien des télécoms ?ll Bruno Bourgin : C’est un marché algérien qui se développe très rapidement. Cela est visible surtout à travers la téléphonie mobile. Une explosion qui traduit bien la volonté de l’Algérie à se relancer, mais également le désir des Algériens de “consommer” les télécommunications. L’Algérie recèle encore des perspectives de développement très intéressantes. C’est un marché qui a de l’avenir et auquel nous nous intéressons. Nous sommes présents en tant qu’opérateur, en apportant notre savoir-faire à des opérateurs et à des sociétés algériennes. Nous comptons continuer à développer nos activités sur ce marché et profiter de son potentiel.

Justement, avez-vous prévu de vous lancer dans des projets en Algérie ? ll Nous sommes, aujourd’hui, en discussions avec des opérateurs algériens pour valoriser notre savoir-faire, pour établir des partenariats commerciaux, et pas forcément pour nous implanter nous-mêmes. Nous ne sommes pas en Algérie, mais nous cherchons à « tirer » de la valeur de notre capacité d’innovation. Utiliser notre savoir-faire avec des partenaires commerciaux est également, pour nous, un moyen de générer de la valeur. Nous avons des partenariats qui nous lient aux meilleurs équipementiers du monde, afin de développer des services, ensemble. Nous disposons également de plus de 7 000 brevets.

Parlez-nous des produits que vous envisagez de lancer en Algérie en vous appuyant sur des partenaires. ll En Algérie, notre activité se résume à fournir des systèmes d’information. Nous avons fourni à Algérie Télécom, le système Gaïa pour la gestion de sa clientèle et son parc de lignes. Nous avons aussi accompagné d’autres opérateurs dans leur développement. Des prestations de conseil dans différents domaines : le technique, le marketing et les ressources humaines. Des activités que nous sommes prêts à élargir davantage en Algérie avec l’ensemble des acteurs du secteur. Nous développons, également, une activité de conseil au profit des grandes entreprises, comme le groupe Sonatrach, pour qui nous fournissons des conseils sur l’évolution de ses propres réseaux de communication. Nous avons aussi un ensemble de solutions que nous pouvons proposer aux opérateurs algériens. Il y a également les coopérations commerciales, avec l’Epaad pour l’Internet, par exemple. France Télécom est aujourd’hui prêt à fournir, à travers notre solution Livebox, des solutions pour les opérateurs Internet en Algérie … Donnez-nous une idée sur ces services … ll Nous travaillons avec les opérateurs en fournissant des solutions matérielles, comme la Livebox et autres solutions logicielles. Ces services sont des solutions industrielles de France Télécom. Ces services sont appelés à s’améliorer et faire l’objet d’actualisation. L’opérateur a, dans le cadre de son contrat avec France Télécom, accès à toutes les actualisations progressives. Il aura ainsi, accès à des solutions industrielles, testées et prouvées en Europe de l’Ouest, puisque ces produits son disponibles aujourd’hui en France, Hollande, Espagne, Angleterre et en Pologne. L’opérateur dispose de produits qui continuent à se développer à une grande échelle…

Cinq ans après, France Télécom a-t-il aujourd’hui regretté d’avoir « perdu » la seconde licence de la téléphonie mobile en Algérie, en 2001 au profit d’Orascom Télécom ?ll On pourrait considérer cela comme une occasion ratée. Cependant, ce qu’il faut savoir c’est que ce marché est intervenu à un moment où France Télécom a connu un très fort développement à l’international. Ce n’était pas pour nous le bon moment pour être en situation de faire une offre compétitive. A l’époque il y avait d’autres priorités, celles de se focaliser sur le développement en Europe plutôt qu’à celui du Maghreb. Je dirais que nous n’avions pas la possibilité, à l’époque, de nous engager partout. Enfin je dirais que c’est tant mieux pour le groupe Orascom, qui a assuré un développement remarquable de la téléphonie mobile en Algérie…

Croyez-vous qu’en Algérie il y ait un engouement pour des services des télécoms comme en Europe ?ll Aujourd’hui, l’Algérie est dans une phase de déploiement rapide des accès aux nouvelles technologies. Je suis sûr que Lacom, par exemple, va réveiller le fixe et qu’Algérie Télécom va se réveiller et aller plus vite parce qu’il a un concurrent, le secteur du mobile va continuer son expansion. L’Algérie est actuellement dans une phase de développement. Dans 2 à 3 ans, l’Algérie va avoir le même phénomène de développement que nous avons aujourd’hui en Europe. D’où, ainsi, notre intérêt pour apporter ce savoir-faire, et aider les opérateurs à aller plus vite dans ce virage…

Propos recueillis par Elias Ben

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