Malgré la baisse, les cours restent au-dessus de 70 dollars

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Les prix du brut ont reculé vendredi dernier, pour le quatrième jour consécutif, après des flambées considérables, la semaine dernière. Des baisses qui reflètent les craintes de pénuries d’essence aux Etats-Unis. Cependant, les cours sont maintenues au dessus de 70 dollars, dopés par le spectre d’éventuelles sanctions contre l’Iran dans le dossier nucléaire.A New York, le baril de « Light sweet crude » pour livraison en juin, baissait de 33 cents à 70,64 dollars vers 10H10 GMT lors des échanges électroniques.A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord reculait de 35 cents à 70,56 dollars.Les prix reculent depuis l’intervention, mardi, du président américain, George W. Bush évoquant de possibles dérogations aux nouvelles normes environnementales sur la composition d’essence aux Etats-Unis.Le ministère américain de l’Energie (DoE) a rassuré davantage le marché mercredi en prédisant une amélioration de l’approvisionnement en essence du pays.L’activité des raffineries américaines a nettement accéléré, d’après le DoE, ce qui fait espérer une hausse de la production d’essence, et donc des stocks, dans les semaines à venir, tandis que la croissance de la demande de carburant a continué de ralentir, tombant à seulement 0,3%.Du coup, les craintes de pénuries d’essence cet été aux Etats-Unis, qui étaient l’une des causes de l’envolée des prix à des niveaux record au-delà de 75 dollars le baril la semaine dernière, se sont estompées.D’après les analystes de la maison de courtage Sucden, les prix du brut reculaient aussi en réaction au relèvement des taux d’intérêt jeudi en Chine, qui pourrait freiner la croissance économique du pays (10,2% au premier trimestre) et réduire du même coup la demande pétrolière chinoise. »La hausse des taux était la première en 18 mois et elle fait craindre un ralentissement de la demande de la Chine en pétrole », soulignent ces analystes. »Le relèvement des taux est cependant minimal et donc beaucoup sont d’avis que l’effet sera limité », ajoutent-ils, notant que la demande asiatique paraît toujours robuste. »D’autres pensent toutefois que ce relèvement signale d’autres mesures à venir pour refroidir une économie chinoise en ébullition », relèvent ces analystes. Or la Chine est le deuxième plus gros consommateur de pétrole après les Etats-Unis. Sa demande pétrolière a atteint 6,4 millions de barils par jour (mbj) en 2005, et devrait augmenter de 6% cette année, selon l’Agence internationale de l’Energie (AIE).Les cours restaient malgré tout soutenus au-dessus de 70 dollars le baril en raison des nombreuses incertitudes géopolitiques, avec au premier rang, la crise iranienne sur le nucléaire.Le chef de l’AIEA, Mohamed El Baradei, doit remettre vendredi à l’ONU un rapport qui devrait conclure que l’Iran n’a pas suspendu l’enrichissement d’uranium, comme il lui avait été enjoint, lançant le compte à rebours pour d’éventuelles sanctions internationales.Alors que la Chine et la Russie continuent de prôner la diplomatie pour sortir de la crise, la France et le Royaume-Uni appellent à la fermeté et les Etats-Unis n’écartent pas l’option militaire.Téhéran pourrait riposter à toutes sanctions « radicales » prises à son encontre en coupant ses exportations, estimées à plus de 2,5 millions de barils par jour (mbj), pour une production de 4 mbj.

E. B et AFP

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