Le vent des dissensions atteint le MDS

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Alors qu’il est connu pour être une formation plus ou moins stable, le MDS connaît des remous, devenus publics, depuis le week-end dernier. L’opinion publique qui s’attendait à assister au premier congrès d’après El Hachemi Chérif, était en effet surprise d’apprendre que celui qui tient le secrétariat général par intérim, Hocine Ali, a été destitué, vendredi, à l’issue d’une réunion marathon du conseil national du parti.Son remplaçant, Ahmed Meliani, a donné le lendemain une conférence de presse, dans laquelle il exprime sa satisfaction de voir Hocine Ali partir et le congrès, prévu pour les 4 et 5 mai, tout simplement reporté. Il avait nié même l’existence de différends entre les membres du parti. Mais voilà que des fédérations, notamment celles de Annaba et de Skikda, montent au créneau pour réclamer le retour de Hocine Ali. Ce dernier ne compte pas baisser pas les bras. Accompagné de plusieurs responsables de l’ancienne direction, ce dernier a animé hier, une conférence de presse au siège du journal El watan pour donner sa version des faits. Hocine, qui clame qu’il est toujours le secrétaire général légitime, a tenté de retracer la genèse de la crise. Pour lui, le problème que vit son parti n’est pas limité seulement au MDS, mais relève plutôt de la déliquescence de la classe politique de manière générale. Usant d’un ton plutôt conciliant et diplomatique, le successeur d’El Hachemi Chérif ne voit pas dans son limogeage  » une affaire de personne « . Il veut seulement qu’on donne  » le droit aux militants d’exercer leur droit de choisir leurs responsables et d’exprimer leurs positions lors du congrès « . Pour Hocine Ali et ses camarades, il s’agit beaucoup plus d’un problème de démocratie que son successeur aurait occulté. Ils qualifient ce qui s’est passé vendredi de  » coup de théâtre  » et d’une  » comédie pour se débarrasser du passé avec de la joie  » et Ahmed Meliani et ses compagnons d’avoir fait  » des trahisons successives  » envers le parti.  » Ils sont revenus à la tête d’un parti qu’il ont abandonné et trahi « , dira encore Hocine Ali qui espère toujours que  » la raison l’emporte  » et que la solution  » peut être trouvée à l’intérieur des instances du parti  » sans faire recours à la justice. De son côté, Hamid Farhi, membre de la direction, a expliqué que la divergence qui existe entre les deux groupes est liée, en réalité, au débat sur la participation aux élections. Alors que le groupe fidèle à Hocine Ali propose une volonté de changement de cap et ne veut plus  » boycotter mécaniquement les élections « , les partisans de Ahmed Meliani, eux, veulent faire du boycottage des rendez-vous électoraux  » une constante « . Il est reproché aussi à ce dernier le fait de reporter le congrès et de refuser l’accès de la presse aux travaux du conseil national. Jusqu’à maintenant, le MDS reste bloqué et la solution risque de tarder, si ce n’est déjà trop tard.

Ali Boukhlef

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