Anciennement église, l’institut régional de musique de la ville de Bouira se fraye un chemin au sein de la culture et des arts. C’est là une vérité que nul ne peut remettre en cause. La preuve en est que cet établissement possède une annexe à Béjaïa et bientôt une autre à Laghouat. Malgré son exiguïté, cet établissement, qui fait également office de conservatoire puisque quelques soixante-dix élèves amateurs y suivent des cours, il n’en demeure pas moins qu’il œuvre et contribue grandement et au mieux de ses capacités à la rupture du conservatisme qui pourrit encore des esprits obtus.Dans un espace de quelques dizaines de mètres carrés, des élèves musiciens s’adonnent à leurs hobbies et s’exercent sur leurs instruments favoris et pas moins d’une douzaine en sortent annuellement diplômés. Ceci, du côté pédagogique.Au niveau de l’animation et des festivités, l’institut n’en rate pas une et encore une fois, en dépit de l’étroitesse des lieux, l’effort est si louable que l’on se demande si cet établissement ne mérite pas beaucoup plus d’espace et une bien meilleure structure.Le directeur de cet institut, Hasnaoui Moncef, détenteur d’un doctorat des Beaux-Arts et maître de conférences, que nous avons sollicité, nous apprendra qu’“il est fort probable que le projet d’un véritable institut de musique voit le jour”. Il nous dira à ce sujet, que la venue de Mme la ministre de la Culture à Bouira, le 8 avril dernier, “a été l’occasion de lui soumettre cette doléance et qu’elle a été favorable à sa réalisation”. Selon notre interlocuteur, le coût de ce projet avoisine les 23 milliards de centimes. Reste le choix du terrain à bâtir. Deux sites seraient en vue : l’un est situé entre le siège de Sonelgaz et l’annexe universitaire, le second à proximité de la cité Ouest, non loin de l’institut. “Mon objectif est de faire que Bouira ait un institut national apte à accueillir même des étudiants étrangers et pourquoi pas des formateurs étrangers qui formeront des Algériens qui deviendront eux-mêmes des formateurs”, a-t-il dit.A propos de festivités, le premier responsable de l’institut nous informera que l’établissement organisera du 1er au 8 juin prochain, coïncidant avec la Journée internationale de l’enfance et la Journée nationale de l’artiste, de riches activités dont des tables rondes, des conférences, du théâtre, de la musique et une exposition. Y a-t-il un apport ou une participation de la part de la direction de la culture ? A cette question, le directeur nous dira simplement : “Notre relation avec le directeur de la culture se limite à nos rencontres lors des conseils d’orientation périodiques dont il est le président”. Décodés, ces propos sonnent comme un désaveu, lorsqu’on sait que dans bien des cas, les activités culturelles sont prises en charge par la direction de la jeunesse et des sports.
B. Mechoub
