Par Anouar Rouchi
En football comme en d’autres domaines de la vie, le monde se divise en deux camps : celui des optimistes et celui des pessimistes. Après l’élimination prématurée de l’USMA en champion’s League africaine, c’est à dire après que les pessimistes l’eurent emporté dans leurs pronostics, tous les regards furent braqués sur la JSK, ultime chance de sauver l’honneur d’un football national décidément au creux de la vague.Deux amis appartenant chacun à un camp ont suivi ensemble la retransmission télévisée des deux matchs ayant opposé la JSK à l’équipe marocaine du RAJA Casablanca présentée par la presse comme un client redoutable. C’est dire que la presse a un penchant pour le camp des pessimistes qui se trouvent ainsi confortés dans leur propension à broyer du noir.A l’issue de la première mi-temps du match aller alors que le RAJA évoluait à dix depuis plusieurs minutes et que le score était toujours vierge :Le pessimiste : je te l’avais dit. C’est cuit. A onze contre dix, ils n’arrivent pas à faire la différence…L’optimiste : Arrête de jouer aux oiseaux de mauvais augure ! Tu sais très bien que les équipes qui évoluent à dix jouent mieux pendant quelques instants. Question d’orgueil. Mais il reste une mi-temps et ils finiront par flancher…Le pessimiste : Je voudrais bien te croire mais je n’y arrive pas.A l’issue de la deuxième mi-temps marquée par une époustouflante prestation de Yacef, auteur de deux buts et à la base d’un troisième, mais aussi par un but encaissé dans les ultimes minutes alors que la défense kabyle était étrangement passive :Le pessimiste : C’est foutu ! Ce but marqué par les Marocains scelle l’élimination de la JSK.L’optimiste : Je te parie ce que tu veux que la JSK ramènera son ticket de qualification de Casa ! N’oublie pas que c’est une équipe qui évolue très bien à l’extérieur.Le pessimiste : Rêve toujours ! Regarde le match d’aujourd’hui. C’est uniquement grâce à Yacef…L’optimiste : Mais alors vive Yacef ! Ne fait-il pas partie de l’équipe ?Une semaine plus tard, dans le même lieu et les mêmes conditions. Les deux amis viennent de suivre les péripéties de la première mi-temps de la manche retour sanctionnée par un but du RAJA Casablanca dès les premières minutes.Le pessimiste : Je te l’avais dit ! C’est foutu, foutu ! Ils vont encaisser une pluie de buts en seconde mi-temps…L’optimiste : De grâce, tais-toi !Le long de la deuxième mi-temps une tension à couper au couteau s’installe entre les deux amis. Au coup de sifflet final qui consacre la qualification de la JSK, arrachée de haute lutte, l’optimiste explose :- Vive JSK ! I – Ma – Zi – Ghen !Le pessimiste : Calme-toi cher ami et sois lucide. Tu veux que je te dise ? C’est grâce à la baraka du bon Dieu !L’optimiste : Alors vive Rebi ! Vive JSK !
A. R
