Ils sont nombreux ceux qui notent et jugent que la chanson kabyle connait un grand recul. Le non-stop est un exemple. Cependant, quand on écoute la chanson kabyle, précisément le style folklorique, on dirait que la chanson est entrée dans une forte léthargie. Sans aucun doute, ce sont les mêmes textes qui reviennent, ainsi que les mêmes sonorités déjà entendues et généralement, les mêmes thèmes abordés. Pourtant, il faut bien le dire, même s’ils sont rares, il y a de jeunes artistes qui font de merveilleuses choses et essayent de sortir de ces ornières. Ces artistes suivent les traces des grands chanteurs de la chanson kabyle, comme Takfarinas et les Abranis. Le cas du jeune Ali Zaïdi, natif du village Izouad, dans la région d’Ath Laâziz en est l’exemple. Auteur-compositeur qui, en un quelques années de travail et de sérieux, a réussi à réaliser un bon parcours musical. A ce titre, pour les jeunes étudiants qui ont fréquenté les lycées de Bouira et les campus universitaires, Ali n’est pas un inconnu. Modeste, très apprécié dans la région de Bouira et dans toute la Kabylie. A l’âge de 16 ans, il commence à jouer de sa voix dans une chorale fondée au lycée Abderrahmane-Mira de Bouira, où il a fait ses études. Deux ans après, l’artiste réussit à faire composer ses premières chansons. En 2001, le grand public a fini par découvrir Ali Zaïdi avec la sortie de son premier album intitulé A yemma. Dans cet album qui a séduit beaucoup de jeunes en Kabylie, le chanteur a fait preuve de beaucoup de talent. Il est aidé par une voix remarquable. Les jeunes n’ont jamais oublié le groupe formé par ce jeune artiste baptisé groupe “Ithrans” qui a représenté la wilaya de Bouira dans les différentes festivités. Takfarinas, l’un des piliers de la chanson kabyle est l’une des idoles d’Ali Zaïdi. D’ailleurs, le public le surnomme Takfarinas Amectuh. Thayri, la vie sociale des jeunes et la chanson engagée sont les thèmes qu’aborde Ali Zaïdi à chaque fois dans ses albums avec un style moderne. On peut le découvrir plus avec la sortie, incessamment, de son troisième album baptisé A vava (mon père), où le chanteur rend hommage aux pères. En bref, Ali Zaïdi est un artiste qui promet pour la chanson kabyle, puisqu’il est tout simplement sur les traces de l’un des piliers de la chanson kabyle, Takfarinas.
A. Fedjkhi