La prochaine visite du tout nouveau Wali de la wilaya de Tizi Ouzou tient en haleine toute la daïra des Ouadhias avec ses quatre communes en raison de l’importance que revêt un tel événement pour une région qui a de tout temps souffert du laisser-aller et du manque d’égard de la part des Autorités locales. C’est là un état de fait qui a généré une situation de blocage de toute forme de développement au niveau local. En effet, les multiples contraintes inhérentes aux problèmes quotidiens du simple citoyen ont constitué le point nodal autour duquel s’articule la dynamique de revendication et de contestation qui a toujours fait la particularité de la région : une perpétuelle lutte pour un quotidien meilleure et une vie décente. Il faut dire que cette daïra, située à quelque 35 km du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, est considérée par les observateurs comme l’une des moins nanties en matière d’infrastructures (le problème d’assiettes devant les accueillir a de tout temps constitué un alibi de justification), une contrainte qui handicape sérieusement le développement d’une vraie dynamique de relance de l’activité industrielle et commerciale dans la région. A part l’espoir qu’a la population locale dans le nouveau projet de Rebrab qui s’est implanté du côté d’Agouni Gueghrane et qui provoque déjà un sentiment d’optimisme parmi la population, tout le reste (ou presque) s’est confiné dans une léthargie totale qui a donné comme première conséquence un taux très élevé de chômage, un phénomène qui touche beaucoup plus les jeunes de la daïra. A cet effet, l’idée qui a germé ces dernières années est la possibilité de créer une zone d’activité qui est à même de constituer une alternative pour résorber le chômage et relancer par la même occasion la vie commerciale et industrielle dans la région, ce qui sera à coup sûr une bouffée d’oxygène pour les quatre communes de la daïra, c’est dire que le nouveau wali M. Mazouz est attendu ici à Ouadhias pour justement donner un nouvel essor à cette région martyre. Outre une stagnation sur le plan économique, la daïra des Ouadhias est frappée de plein fouet par les problèmes qui, apparemment, constituent “la partie classique” de la vie des citoyens, à savoir un réseau routier en état lamentable, l’assainissement et les réseaux AEP sont eux aussi dans une situation catastrophique : ni stade, ni salle de sports (le complexe de sport de la ville des Ouadhias n’est pas à ce jour réceptionné et certains villages ne disposent même pas d’aire de jeu, à l’image du douar d’Ait Abdelmoumene où une équipe affiliée à la Ligue de football, le MSA, s’entraîne quotidiennement sur une piste agricole et reçoit ses hôtes à des kilomètres de distance du village, et des enceintes, destinées aux jeunes, sont abandonnées et mal entretenues, sans parler de la crise de logement qui touche une frange très large de la population locale. Le wali de Tizi Ouzou va certainement demander des explications sur la non distribution de certains logements sociaux (qui sont pourtant prêts) : le cas des 26 logements de la commune de Tizi N’tleta en est un cas concret, ceci pour dire que les problèmes concernent même les besoins élémentaires de la population (eau potable, électricité…etc.). Enfin, la daïra ne dispose pas à ce jour d’un hôpital qui aurait pu alléger les souffrances de la population locale. Il est tout de même utile de préciser que cette effervescence exceptionnelle, constatée ces derniers jours au niveau local, est motivée, selon quelques citoyens rencontrés au centre de la ville, par la bonne réputation et l’impression positive qu’a laissé le tout nouveau wali a travers ses premières sorties sur le terrain, la population des Ouadhias espère que ses problèmes seront pris en charge définitivement afin de faciliter un tant soit peu leurs vies quotidiennes. En attendant cette visite qui interviendra dans les tout prochains jours, les citoyens de la daïra des Ouadhias continuent de rêver d’un demain meilleur…sait-on jamais !
A. Z.