“J’ai un penchant pour le genre staïfi”

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La dépêche de Kabylie : Tout d’abord pour ceux qui ne vous connaissent pas encore. Que peut-on dire pour vous présenter ?l Farid Medouren : Et bien je suis…je ne sais si je peux le dire encore, un jeune artiste originaire de Kendira, mon nom est Farid Medouren. J’ai déjà trois cassettes sur le marché, et dans la vie de tous les jours je remplace ma guitare par d’autres outils… Il faut bien assurer, je suis artisan en bâtiment.

Donc vous ne vivez pas de la chanson ?l C’est plutôt l’inverse, je fais vivre la chanson (rire !). Mais c’est que j’en ai besoin pour mieux respirer, de dégager. Lorsque j’ai envie de cela, je prends ma guitare, et je me lâche. C’est comme si je me mettais dans un sauna, c’est soulageant…Parlez-nous de vos trois albums ?l Le premier Souk n’temgharines remonte à 1982. Il traite de la situation sociale et politique du pays. Le second, je l’ai fait en 1992. C’est un produit qui retrace les tracas d’un amour, Tayri quoi ! Et enfin le troisième, je l’ai dédié à ma fille, sourde, Tinhinane. Elle communique par des gestes. C’est quelque chose qui ne peut laisser personne indifférent. Et quand vous voyez ça chez une petite fille innocente, c’est très touchant, on ne peut ne pas avoir de la compassion. On est blessé intérieurement en fait… J’ai donné son nom à l’album, c’est le plus insignifiant des hommages que je pouvais lui rendre.

Et sur le plan musical, c’est quoi votre genre ?l J’avoue que j’ai un petit faible pour le folklore du genre staïfi, en terme de sonorités bien sûr. D’ailleurs il m’est arrivé de passer sur Radio El Hidhab, et paraît-il ce que je fais, ça plait là bas. Peut-être que c’est parce que j’ai évolué proche de cette musique, étant originaire d’une région qui lui est limitrophe mais sinon je chante comme je parle dans la même langue, celle de mes parents kabyles. D’ailleurs dans les fêtes je chante beaucoup Aït Menguelet, et Hamidouche dont j’aime beaucoup les chants. Cela fait quand même plus de vingt ans que je vis à Bejaia.

Une première cassette en 82, une deuxième en 92, et une troisième en 2005, le moins que l’on puisse dire est que vous semblez un adepte des accouchements espacés…l C’est une question de moyens et de temps. J’ai d’autres engagements professionnels et je ne peux pas me permettre des délais de production. J’aime la chanson, c’est une grande passion et je suis continuellement dedans. Je vis avec, il ne se passe pas une journée sans que je ne pense à prendre ma guitare. Je compose graduellement mais pour aller en studio, c’est autre chose. Il faut bien se préparer pour. Et il faut aussi faire la part des choses dans la vie. J’ai une famille à charge et à faire vivre.Pensez-vous néanmoins à du nouveau pour tout de même…2010, peut-être ?l (Après un large sourire) Pas à ce point quand même. J’en ai déjà un tout prêt. D’ailleurs je devais l’éditer l’an dernier mais les circonstances en ont décidé autrement. J’ai perdu ma mère, et ça m’a bouleversé. Mais cet été je compte bien le faire, le plus tôt possible.

Vous voulez nous en parler ?l Ca sera un “spécial fête”. Mais c’est un produit à 100% nouveau en paroles et musiques. Elles sont miennes. Je m’y consacre pour livrer un produit le plus complet possible en cassette, CD, et même en VCD.

Peut-être quelque chose à ajouter ?l Mes remerciements à tous ceux qui m’ont aidé et m’aident directement ou indirectement et longue vie à la Dépêche de Kabylie.

Propos recueillis par Nahla Tarek

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