Acquittement pour le présumé violeur

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Souvent, il arrive que l’accusé fasse des signes amicaux” à la victime qu’il aperçoit soit au balcon soit dans le champ mitoyen de la maison.Au mois d’octobre 2005, la victime, qui est une fille handicapée mentale, est saisie d’un malaise propre aux femmes enceintes. Le médecin constate qu’elle est alors enceinte de 5 mois. A la demande de ses parents qui ignorent tout jusqu’alors, elle désigne sans l’ombre d’une hésitation, l’accusé comme étant l’auteur de sa grossesse. Le procureur général requiert la peine maximale en pareille circonstance qui est de 10 ans de réclusions criminelle, cependant les jurés faute de preuves établissant la culpabilité de l’accusé, n’ont eu d’autre choix que de prononcer l’acquittement.C’est cette affaire de viol que le tribunal criminel de Béjaïa a eu à examiner hier à huis clos. Si à la date du 26 octobre 2005, au moment de l’examen médical, la grossesse était de 5 mois le viol remonterait donc au mois de la même année. Il a eu pour cadre un des nombreux villages de Chemini sur les hauteurs de Sidi-Aïch.La victime déclare devant le juge que l’accusé qu’elle désigne de son doigt a abusé d’elle 5 fois, mais ce n’est qu’à la 5ème fois, précise-t-elle qu’il a usé dé violence. Les fois précédentes, il lui faisait des signes de la main et elle le suivait sans difficultés dans les champs.L’accusé, la quarantaine, marié et père de 3 enfants nie d’un bloc tous les faits qui lui sont reprochés. Tout ce qu’il reconnaît, bien qu’à l’audience, la victime allait de la barre au box des accusés pour pointer un doigt sur lui, c’est qu’il la connaît et l’a salué parfois en passant. La mère de la victime déclare au juge avant que celui-ci ne l’interroge qu’elle ignore tout de l’affaire. Quant à l’oncle chez qui elle travaille en tant que femme de ménage, précise que dès qu’il a su la gravité de l’affaire, il s’est rendu à Alger pour réunir les autres membres de la famille et décider ensemble de la conduite à tenir. Et c’était ainsi qu’ils ont déposé une plainte le 14 novembre une plainte au nom de la victime.Après avoir déclaré, de manière solennelle, que selon son intime conviction que l’accusé, malgré ses négations est bien l’auteur de la grossesse, la partie civile s’est employée à convaincre les juges que l’accusé a exploité le handicape mental de la victime pour satisfaire ses bas instincts et à démontrer aux mêmes juges que si les notables du village et les membres de la famille n’étaient pas intervenus c’était pour éviter que le pire ne se produise.Dans son réquisition, le procureur général a indiqué que la sanction prévue pour un tel crime est de 5 à 10 ans. Il s’est ensuite longuement étalé sur la définition légale du viol avant d’évoquer les conditions matérielles dans lesquelles vit la victime et de réclamer 10 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé. Quant à la défense qui est assurée par deux avocats de maître Ferkane, elles s’est surtout évertuée à faire remarquer au tribunal que dans cette affaire où il n’y a pas l’ombre d’une preuve, puisque le test de paternité réclamé par l’accusé a été refusé, il s’agit de la parole de l’accusé qui est sain d’esprit et dont les déclarations sont constantes contre celle d’une handicapée mentale qui ne se rappelle même pas avec exactitude de l’endroit exact où se sont déroulés les faits. Après délibération le président prononce l’acquittement en faveur de l’accusé.

B. Mouhoub

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