Le verdict rendu par le tribunal d’Alger dans le cadre du procès des cinq cadres de la CNAN condamnés à 15 ans de prison, a choqué, pas seulement les familles des condamnés, mais aussi tous les travailleurs de l’entreprise qui ont réagi, hier, par un sit-in organisé devant la Maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger. »C’est un procès injuste ». C’est le leitmotiv qui revient dans les déclarations des membres des familles et des syndicalistes. Il s’agit, selon eux, d’une recherche » de boucs émissaires » pour cacher » la défaillance du gouvernement « . » Ce n’est pas aux responsables de la CNAN que revient la mission de sauvetage. C’est tout l’appareil de l’Etat qui a failli « , ont-ils fait valoir. Pour eux, ni les gardes-côtes, ni le port d’Alger n’ont fait leur travail » tandis que les responsables de l’entreprise étaient désarmés « . Ils ont raconté comment le ministre des Transports, qui s’était déplacé tard dans la soirée au port, avait déclaré qu’il » ne pouvait rien faire « . Une responsable de la CNAN, également membre de la section syndicale, a scandé devant un parterre de journalistes que les cinq cadres condamnés » sont innocents « , avant qu’une autre ne s’écrie : « Nous n’avons jamais imaginé que nous allions être méprisés sous le règne de Bouteflika que nous avons tous soutenu ». » Ce procès est une hogra « , s’est-elle encore exclamée avant de fondre en larmes alors qu’elle parle des femmes et filles des cadres transférées à l’hôpital sous le choc. Il est à noter que d’après les syndicalistes rencontrés, hier, tous navires sont immobilisés en signe de protestation, et les travailleurs de l’entreprise ne comptent apparemment pas baisser les bras.
Ali B.
