Le Salon du livre amazigh n’attire pas les foules

Partager

De notre envoyé spécial à Oran :Aomar Mohellebi

Mais point de présence d’auteurs confirmés. Cette inertie fait dire à un éditeur qu’une telle activité ne peut avoir de succès que dans une ville de Kabylie. Dans les différents stands, on ne distinguait hier que les membres de l’Association Numidia, les membres du HCA et leurs invités. Côté public, RAS. Mardi, en fin de journée, une conférence a été animée par l’universitaire Mohand Akli Salhi dans la petite salle du Palais de la culture et une pièce théâtrale a été animée par la troupe de Numidia. Absent durant la première journée, Tahar Ould Amar, auteur du roman Bururu (Edition Azur), a rencontré quelques lecteurs hier. Pour lui, l’un des aspects positifs de ce salon est de permettre à l’arabophone, puisque le salon se tient à Oran, de constater que la littérature berbère n’est pas une rumeur. « J’ai été agréablement surpris par l’engouement des oranais et l’intérêt qu’ils ont manifesté pour le livre. Je regrette cependant l’absence d’auteurs confirmés comme Amar Mezdad. Je déplore aussi le tapage folklorique que ce genre de manifestation continue de traîner. Expérience oblige, le HCA n’a d’autres choix que de réussir les prochains rendez-vous », souligne Ould Amar. Les avis des auteurs présents sont mitigés. Slimane Belharet qui se présente avec une plaquette de citations affirme : « Je crois que l’édition d’Oran est une bonne rencontre pour nous autres auteurs en tamazight, peu importe le nombre, la façon d’écrire, mais nous sommes présents. C’est un espace qui nous a été offert par le HCA pour aller rencontrer notre public oranais et Dieu sait qu’il est présent en masse. Tamazight a besoin de tout le monde pour s’affirmer sur le terrain». Oulansi Yazid, qui revient avec le même court roman depuis trois ans, «Dida», fait une lecture symbolique de ce salon puisque pour lui Oran est redevenue berbère à l’occasion de cette rencontre. Selon lui, le public oranais a vraiment envie d’apprendre Tamazight. Ce que ne semble pas savoir notre écrivain, c’est que les quelques classes d’enseignement de tamazight qui existaient à Oran ont été supprimées pour absence de demande sociale. Notre interlocuteurs souligne que des livres de qualité viennent de paraître en citant Amar Mezdad, Salem Zénia et Mohand Ait Ighil. Mais aucun de ces trois écrivains n’est présent au salon. Cet auteur n’omet pas de remercier le directeur de la bibliothèque nationale parce qu’il soutient le livre amazigh. Slimane Zamouche, qui a publié deux livres au HCA, Udan n’tegrest et Inagan, confie que ce salon permet aux auteurs de se rencontrer. Il remercie les membres de l’Association Numidia et rappelle la citation de Mammeri disant que celui qui veut Tamazight doit l’apprendre. Le poète Ahmed Lahlou, auteur de Abrid Abrid estime que c’est le temps qui séparera les bons livres des mauvais. Ce poète semble satisfait de ce salon à en croire ses commentaires.

A. M.

Partager