Même si la décision prise par le président de la République de doter chaque commune de cent locaux commerciaux destinés aux jeunes chômeurs est une opportunité très intéressante, peu de responsables locaux l’ont saisie. Si dans certaines municipalités ces projets n’ont pas vu le jour, c’est parce que le foncier leur fait défaut. A Aït Yahia Moussa, tout comme de nombreuses communes rurales, ce manque de terrains a freiné quelque peu cette opération. Dernièrement, des commissions de choix de terrain ont pu tout de même dénicher deux “poches vides” pour accueillir ce programme. “Le premier site est déjà prêt sans aucune réserve. Il ne restera que le choix de l’entreprise pour lancer le projet. Le deuxième est en voie de réalisation”, nous a appris un élu de la localité. Evidemment, dans cette commune où la demande se fait de plus en plus sentir, les jeunes promoteurs, notamment ceux qui vont bénéficier du soutien de l’ANSEJ sont les premiers à lancer leurs activités. Le maire de la localité l’a déclaré devant des jeunes chômeurs venus assister à une journée d’information sur les dispositifs de l’ANSEJ, et de l’ANGEM.A Aït Yahia Moussa, le nombre de chômeurs est effarant lorsque l’on sait qu’aucune entreprise, aussi petite soit-elle, n’y a été réalisée depuis que cette commune fut érigée au statut de municipalité en 1971. Une chose que nous avons constatée : de nombreux jeunes ont construit de petites échoppes en tôles sur les bordures de la route, alors que d’autres préfèrent extraire du sable et le tamiser au niveau de la rivière qui longe la RN 25. Ainsi, la concrétisation de ce projet permettra à coup sûr d’aider tous ces jeunes diplômés. De petits métiers pourront voir le jour car, c’est une localité qui n’a rien : ni cybercafé, ni kiosque à journaux. “Depuis que le chef de l’Etat l’a annoncé, nous attendons que les autorités locales passent à l’action. Peut-être que ce sera un déclic pour tous ces jeunes qui ne savent plus quoi faire”, pense un jeune rencontré à la Maison des jeunes d’Aït Yahia Moussa.
A. O.