Lorsque deux clients montèrent à bord de son taxi “Renault 19” S. Hamid était loin de s’imaginer qu’il allait faire son dernier voyage en compagnie de ses assassins. C’est vers onze heures du matin, ce mercredi, que deux jeunes se présentent à la station de taxis de Ain El Hammam et demandent à leur future victime, de les conduire vers Ait Laâziz. Pour mettre en confiance le chauffeur de taxi, les assassins prennent le temps de marchander le prix de la course tout en lui précisant, d’après ceux qui auraient entendu des bribes de la conversation, que leur destination finale serait “Ath L’Hadj”. Ce qui donne à penser que les tueurs connaissent les lieux, difficilement repérables pur un étranger. A partir de ce moment plus personne n’a revu Hamid, et l’alerte fut donnée tard dans la soirée. Le lendemain matin, jeudi aux environs de neuf heures, le véhicule est signalé sur une piste située aux environs d’Aït Laâziz. Les services de sécurité ainsi que les citoyens qui se sont rendus sur les lieux, reconnaissent la voiture et découvrent avec effroi, les banquettes maculées de sang.Les recherches commencent alors, sans espoir de retrouver vivante, la victime. Celle-ci, dans un état de décomposition avancé, vu la chaleur de ces derniers jours, est retrouvée méconnaissable, trois kilomètres plus loin. Les causes du décès que l’autopsie devrait confirmer semblent être les coups de couteau que Hamid a reçu sur la nuque et au ventre. A Ihalkissen, son village natal, à Ifarhounene, comme dans tous les villages de Aïn El Hammam (ex-Michelet), c’est la consternation. Quant au mobile du crime, tout concoure à penser que le triste dessein des assassins était de s’accaparer du véhicule. Ce qu’ils ont fait, dans un premier temps. Dans leur précipitation, ils ont perdu le contrôle de l’automobile qu’ils ont précipité sur le bas-côté de la route, avant de l’abandonner. Ils ont pris soin, auparavant, d’emporter les papiers, l’autoradio ainsi que le téléphone portable du défunt. Après les vols de magasins et de véhicules, l’insécurité vient de franchir un nouveau pas. Le crime guette de paisibles pères de famille comme Hamid qui, à trente-huit ans, vient de laisser une veuve et deux orphelins.
Nacer B.